Plusieurs élèves filles de l’école primaire de Ratoma centre ont bénéficié des poupées noires et d’autres cadeaux dans le cadre de la sensibilisation contre la dépigmentation, hier dimanche 14 août 2022. L’initiative est de la fondation Kwame Ture.
Cet événement qui a réuni plus de trente élèves et leurs parents malgré les grandes vacances, est basé sur une œuvre de Kwame Ture, un activiste panafricaniste, reconnu aux Etats-Unis et qui a lutté pendant les mouvements des droits civiques, avant de s’installer en Guinée, où il est décédé après trente ans de vie dans ce pays.
«L’une des choses qu’il faisait à Ratoma et partout à Conakry, c’est d’offrir des poupées noires. L’importance, c’est que les filles reconnaissent leurs beautés et de ne pas chercher ailleurs. Par exemple, si vous regardez dans les marchés guinéens, vous ne trouverez pas de poupées noires, il n’y a que des poupées aux cheveux noirs, aux yeux bleus, et après on a des fléaux comme la dépigmentation, et ça commence à l’enfance. Donc on voulait refaire ceci on nom de la fondation Kwame Ture. On espère que le message est passé. J’espère qu’il sera quelque chose de mémorable. L’idée c’est de savoir qu’elles-mêmes, elles sont belles. Elles n’ont pas besoin de voir ailleurs. Ce n’est pas ce qu’elles voient dans les films occidentaux… Ce n’est pas nécessairement cela qui est le type de la beauté», a édifié Bokar Ture, président de la fondation.
Halimatou Diallo, militante de lutte contre la dépigmentation a participé à cette campagne de sensibilisation. En sa qualité de miss qui a représenté la Guinée à l’international, elle a rappelé ses engagements pour la poursuite des combats contre le fléau : «On espère que le message est passé. Les petites ne doivent pas douter de ce qu’elles sont. Elles doivent savoir qu’elles sont belles tous les jours et qu’aucune personne ne doit leur faire douter de ce qu’elles sont…», a-t-elle exprimé.
Pour Momo John, cet acteur réalisateur, membre également de l’équipe donatrice, l’acte devrait concerner aussi les jeunes garçons et les adultes : «Il faut être fier d’être noir. Il ne faut pas écouter les gens qui disent qu’être noir n’est pas bien…»
Visiblement, les messages semblent être bien reçus. En tout cas, Aissatou Nabé, élève bénéficiaire a rassuré être outillée en notions lui permettant de transmettre à son tour, les enseignements transmis : «Les gens ne savent pas l’importance de la peau noire. Pourtant c’est une très belle peau. Les cadeaux que j’ai reçus mon vraiment plu. Cependant, s’ils (bénéficiaires), continuent à faire des sensibilisations de ce genre, cela encourageait certaines personnes à ne pas changer la couleur de leurs peaux.»
Les messages véhiculés dans le cadre de cette sensibilisation sont d’une importance capitale d’après Mama Aissata Sylla, parent d’élève : «Nous parents d’élèves, seront désormais obligés à nous impliquer dans la lutte contre la dépigmentation. Nous continuerons à parler de cela à nos enfants afin que le fléau cesse. Nous remercions les donataires infiniment», s’est-elle réjouie.