Lors de son passage ce mercredi 14 décembre devant les conseillers du CNT, le Premier ministre a été interpellé sur la déclaration des biens des membres du CNRD et du gouvernement et la situation des anciens dignitaires du régime d’Alpha Condé et les leaders d’opinion détenus depuis plusieurs mois à la maison centrale de Conakry.
Dans son discours de politique général du gouvernement, Dr. Bernard Goumou a évoqué le respect des droits de l’homme alors que des hauts cadres de l’ancien régime, des acteurs politiques et de la société civile sont incarcérés sans jugement. C’est ce que déplore Sayon Mara, qui n’a pas manqué de rappeler à l’ordre le chef du gouvernement.
“Vous avez parlé du respect des droits de l’homme, je voudrais informer Monsieur le Premier qu’il y a des hauts cadres de l’ancien régime qui sont incarcérés depuis plusieurs mois, il y a des leaders d’opinion qui sont incarcérés depuis plusieurs mois. On tombe sur des gens on les arrête sans aucune procédure judiciaire sans aucun procès. Pour moi ces questions méritent d’être posées. Si non je veux comprendre quand je prends le cas des anciens dignitaires du pays, à part l’expression ronflante de détournement des biens publics les faits réels qu’on leur reproche, personne ne peut le dire. Et aujourd’hui, ils ne demandent qu’à être jugés pour que l’opinion sache ce qu’on leur reproche. Ce sont des leaders d’opinion qui sont abandonnés en prison juste parce qu’ils ont tenu des propos”, a dénoncé le conseiller.
Dans la politique générale du gouvernement qu’il a décliné, le Premier ministre a insisté sur la transparence dans la gestion des affaires d’État. Une ambition noble certes mais difficile à appliquer par des dirigeants qui ont refusé de déclarer leurs biens, selon Sayon Mara.
“Dans le discours du Premier ministre, il parle de transparence du début à la fin. Mais malgré l’insistance de l’opinion aucun membre du gouvernement n’a déclaré ses biens. Pourtant c’est un exercice républicain. Il y en a qui sont traqués aujourd’hui parce qu’ils ont tel nombre des biens eux, on leur demande de déclarer leurs biens et personne n’a accepté de se prêter à cet exercice”, a-t-il enfin rappelé.