Alors qu’elle semblait évoluer positivement, voilà que la crise togolaise s’aiguise davantage à la suite de la décision de l’opposition de ne pas se soumettre à la résolution de la CEDEAO fixant les législatives au 20 décembre prochain et une prorogation de 3 jours du recensement des électeurs.
La crise togolaise était l’un des dossiers à l’ordre du jour lors du 53e sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui s’était tenu en juillet dernier à Lomé. Les principales recommandations de la feuille de route étaient entre autres, l’amélioration du cadre électoral pour permettre aux Togolais d’aller aux élections législatives, le 20 décembre prochain, la recomposition de la Cour constitutionnelle, la limitation à deux du mandat présidentiel. Ainsi que le mode de scrutin à deux tours pour l’élection du président de la République et le vote de la diaspora.
C’est dans ce cadre qu’une délégation de la Coalition des 14 partis politiques (C14) a séjourné à Conakry en début de ce mois à Conakry sur invitation et frais du président Alpha Condé co-facilitateur avec le président Ghanaen, Nana Akufo-Addo de la crise togolaise. Contre toute attente, dans une déclaration publiée lors d’une conférence de presse, mardi 13 novembre, l’opposition : “la délégation de la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition a quitté Conakry le 6 novembre 2018 avec la promesse qu’un relevé de conclusions de la rencontre lui sera communiqué avant toute publication dans les 24h. La Coalition n’a pas du tout été contactée comme prévu et elle n’a reçu aucune notification officielle avant la publication du communiqué (…) La Coalition des 14 partis politiques de l’opposition s’indigne de la manière cavalière et méprisante dont l’institution sous régionale traite le peuple togolais“, s’indigne-t-elle.
Le regroupement politique accuse la CEDEAO de mépris pour les aux yeux Togolais et de ne pas se reconnaître dans le communiqué de la Facilitation qui maintient les élections législatives au 20 décembre et propose 3 jours supplémentaires de recensement électoral.
« Tout en prenant acte du droit qui lui a été reconnu de désigner ses 8 représentants à la CENI, la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition exprime son désaccord sur les autres points du communiqué. Elle invite la CEDEAO à tirer toutes les conséquences des violations répétées de la feuille de route par le régime togolais », martèle les opposants qui invitent le président guinéen, Alpha Condé à prendre en compte les exigences à lui soumises pour une mise en œuvre consensuelle de la feuille de route.
Après avoir désavoué la CEDEAO, l’opposition appelle à nouveau au boycott de la séance de rattrapage du recensement électoral du 16 au 18 novembre pour, dit-elle, ne pas soutenir la mascarade électorale en cours. Elle exige la reprise pure et simple du recensement électoral en présence effective de ses 8 représentants au sein de la CENI. «On a affaire à des gens têtus qui veulent nous forcer à aller boire à la rivière… Nous n’irons jamais aux élections avec le découpage électoral actuel », affirme Jean-Pierre Fabre, le Chef de file de l’opposition. « Personne ne peut nous obliger à nous présenter à ces élections… Nous serons dans les rues. S’ils nous appellent, nous irons écouter et nous retournerons ensuite dans la rue », a appuyé Mme Adjamagbo-Johnson.
Beaucoup d’observateurs dénoncent les caprices de l’opposition togolaise face aux énormes efforts du président guinéen, Alpha Condé déterminé à sortir les Togolais de cette crise qui dure depuis d’un an.