Depuis mardi 11 avril, des pêcheurs des ports de Gbéssia et Bonfi, souffrent de brûlures et de démangeaisons. Ils ont été admis à l’hôpital national Donka pour déterminer la cause de cette maladie. Interrogé ce vendredi 14 avril 2023 dans l’émission Before GG de la radio Espace FM, le ministre porte-parole du gouvernement a apporté des précisions sur cette maladie qui inquiète la population.
Selon Ousmane Gaoual Diallo, la cause de cette maladie n’est pas encore connue. C’est en début de semaine qu’ils ont commencé à enregistrer l’arrivée des patients qui avaient des brûlures et des démangeaisons. Les brûlures touchent le visages, les bras et les parties génitales.
Le porte-parole du gouvernement indique qu’ils sont moins de 50 personnes qui ont été consultées et donc la plupart d’entre eux sont en suivis ambulatoire et certains sont pris en charge à l’hôpital Donka.
Le ministre Gaoual rassure que la maladie n’est pas contagieuse. Les personnes touchées ont été directement en contact avec un liquide qu’ils utilisaient en haute mer et ont eu des brûlures quelques jours après. « Ce qui est sûr il n’y a pas de contagion de personne physique. Donc les gens qui sont infectés, ce sont des personnes qui ont été directement en contact avec le liquide et qui ont ressenti ces brûlures quelques jours après », a déclaré le porte-parole du gouvernement guinéen.
Fodé Idrissa Kallo, secrétaire des affaires extérieures de la fédération des pêcheurs de Guinée révèle que les personnes infectées ont indiqué avoir vu un bateau débarquer un produit en mer. Ils estiment que ce produit serait à l’origine de leur maladie. « Il y’a eu huit (8) embarcations de Bonfi et cinq (5) de Gbessia port qui sont revenus et chacun se plaignaient. Certains même leurs parties intimes sont touchées. Ils ont posé le problème et les autorités des débarcadères ont remonté l’information au niveau du ministère. On est parti constaté les faits. Il y a eu 53 qui ont été enregistrés et ils ont été conduits à l’hôpital sous la demande de madame la ministre. Parmi ces 53 personnes, il y a eu 25 qui étaient dans un état grave, 4 sont restées à l’hôpital et les autres sont en suivis. Ce matin, il y a eu deux cas au port de Boulbinet. Selon l’un des pêcheurs, ils ont vu un navire qui était en train de déverser quelque chose en mer. Ils ne savent pas de quoi il s’agit, mais cela avait changé la couleur de l’eau. Ils disent que même si tu ne touches pas l’eau, mais la simple chaleur que ça dégage, tu es infecté », explique M. Kallo.
Pour l’instant, le gouvernement ne rejette pas la thèse de produits toxiques, mais Gaoual souligne qu’aucun navire n’a été appréhendé pour des telles infractions : « On apprend que peut-être, c’est un bateau qui a rejeté quelques produits toxiques en mer, etc. Pour l’instant il n’y a pas de bateau appréhendé mais de toutes façons les recherches sont en train d’être faites. La gendarmerie maritime aussi est mobilisée pour essayer de suivre toutes les informations pour essayer de tracer le problème.»
Pour la riposte, des dispositions ont été prises par les ministre de la Pêche et celui de la Santé pour la prise en charge de ces patients. Un conseil ministériel de gestion de crise a été également mis en place sous la présidence du chef du gouvernement. Les laboratoires ont été mobilisés aussi pour analyser les prélèvements sanguins.
« En tout cas, les dispositions sont prises et sont en train d’être réajustées à chaque fois qu’on remonte de nouvelles informations. Tout est mis en œuvre pour contrôler le phénomène. Et ensuite les investigations du point de vue médical que sécuritaire sont en train d’être menées pour pouvoir comprendre l’origine du phénomène et éventuellement prendre les mesures adéquates », a-t-il conclu.