Après avoir été qualifiée de «sauvage», la grève des enseignants est aujourd’hui «exagérée», selon le Premier ministre parce qu’elle “viole” le cadre du dialogue social existant.
Le Premier ministre, Mamady Youla a rencontré mardi 13 février la Fédération guinéenne des parents d’élèves (Feguipae), le syndicat des enseignants version Sy Savané, déchu du Slecg, ainsi que des cadres du département de l’éducation nationale. L’objectif, trouver les voies et moyens de désamorcer la crise qui secoue l’enseignement pré-universitaire suite à la grève déclenchée par Aboubacar Soumah, le nouveau président du Slecg.
Le chef du gouvernement fustige l’attitude des grévistes qu’il accuse de n’avoir pas respecté le cadre de dialogue social existant et qui n’a jamais été rompu. «Nous avons déploré au plus haut point que cette situation entraîne la paralysie du pays, des souffrances pour nos concitoyens et plus que tout, des pertes en vies humaines», allusion faite aux deux élèves tués lundi 12 février par les forces de l’ordre à Conakry.
Pour Mamady Youla, toute revendication en dehors du cadre de dialogue dont il préside est de trop: «Aujourd’hui, nous avons une situation un peu atypique puisque nous avons de gens qui sont sortis du cadre pour faire de revendication. Nous sommes à 90% d’augmentation pour l’ensemble des travailleurs sans compter toute une série de mesures obtenues dans le cadre de ce dialogue. Aujourd’hui, ils sont sortis de ce cadre pour faire des demandes exagérées. C’est ce que nous déplorons».
Les enseignants grévistes revendiquent notamment, le paiement de 40% avec effet rétroactif de la valeur monétaire du point d’indice à 1030 et la fixation du salaire de base de tous les enseignants à 8 millions GNF.
Avant de prendre part à une quelconque négociation, les grévistes exigent d’être officiellement invités par le gouvernement.