En cours au tribunal de première instance de Dixinn, l’audience dans le procès contre les présumés assassins de l’ex directrice du Trésor public, Aissatou Boiro, a connu la comparution de trois accusés sur les douze, ce lundi 12 novembre 2018. Au cours de cette audience, le colonel Amadou Bangoura, accusé de complicité, a dénoncé un règlement de comptes contre sa personne.
Mains au dos, visage froissé et d’un air désolé, ce commandant de la Brigade d’intervention de Dubreka a exprimé ” l’humiliation” qu’il subit, du fait d’être impliqué dans cette affaire de double assassinat de Mme Aissatou Boiro et M. Paul Temple Cole.
Cette situation chaotique pour lui et sa carrière serait tout simplement liée à ” une histoire qui le lie à son frère, Williams Fernandez “, mais aussi à la “vengeance diabolique” d’un des plus grands malfaiteurs du pays, Mohamed Conté alias Souka. Après avoir procédé à son arrestation trois fois, ce dernier l’avait accusé lors de son procès en 2013, d’être en étroite collaboration avec des gangsters pour mener des opérations de fortune en échange de leur protection.
Aussi accusé par Souka d’être en complicité avec l’un des présumés cerveaux de l’assassinat de Mme Boiro, Mohamed Diallo alias ” Junior”, l’ex commandant de la Brigade Spéciale d’intervention de la police ( BSIP) a réfuté les faits: “Je ne connais pas Junior, je ne l’ai vu que trois fois. Une fois il m’a trouvé à Dixinn en 2010, j’étais le commandant d’une unité de la FOSPEL. Il m’a donné des jus que j’ai distribués à mes agents. La deuxième fois c’est quand il a été accompagné par mon adjoint avec des noix de colas à mon bureau, pour m’informer qu’il m’a donné le nom de son fils et la troisième fois c’est “lors de l’instruction du dossier“.
Des affirmations qui ont poussé la partie civile à demander une confrontation entre le Colonel et Mohamed Conté alias Souka, actuellement détenu à Kinda. Une demande toute fois non acceptée par la défense.
Après des heures de débats entre ce présumé complice et les différentes parties au procès, il a laissé place à l’accusé Ibrahima Sory BAH , alias Mayano. Ce dernier n’a quant à lui avoué que “le cambriolage de deux boutiques à Dar-Es-Salam et à la carrière” volant ainsi une somme de 250.000 GNF, des boîtes de lait, de sardines et un carton de détergent”, niant ainsi toute implication dans l’affaire du double assassinat.
Une thèse aussi soutenue par le premier entendu à la barre, Oumar Lamarana, qui serait en association avec Ibrahima Sory BAH et un autre accusé mort en prison, surnommé Nbèwa, aussi considéré comme cerveau du double meurtre.