Depuis le 3 octobre 2018, le secteur de l’éducation est paralysé par une grève générale illimitée du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG). Les autres guinéennes, le Premier ministre notamment, hausse le ton contre les grévistes.
Rendu ce vendredi 12 octobre à Fria dans le cadre d’une sensibilisation des enseignants, le Premier ministre Ibrahima Kassory a menacé ceux qui n’enseignent pas. Dans des propos relayés par nos confrères de guineenews, le Premier ministre a dit que son gouvernement est toujours ouvert au dialogue : « Je voulais saisir cette tribune pour m’adresser au monde de l’éducation pour dire que le gouvernement est sensible aux conditions de vie et de travail des enseignants. Nous demandons aux partenaires sociaux, à tous les syndicats de reprendre les négociations dans un esprit civique destiné à faire valoir les intérêts de la jeunesse Guinéenne et de la Guinée. Je voudrais faire une remarque dans laquelle on reproche au gouvernement d’être fermé au dialogue. Ce n’est pas vrai ! Nous sommes ouverts et nous menons ce dialogue dans le langage de la vérité. La vérité est que la Guinée est dans des difficultés économiques. Encore là, la vérité est que le secteur de l’éducation n’est pas si pourri qu’on le fait croire. »
Poursuivant, Kassory rappelle qu’il y a eu une nette amélioration des conditions de vie des enseignants depuis qu’Alpha Condé est à la tête de la Guinée : « En 2011 quand le professeur Alpha Condé prenait les rênes de la Guinée, la masse salariale du secteur de l’éducation pour 45.000 enseignants était dans l’ordre de 27.000.000.000 GNF (vingt sept milliards de francs guinéens). En 2018, cette masse salariale est passée de 27 milliards à 85.000.000.000 fg, c’est cela la vérité. La moyenne en termes salariale, le salaire indiciaire moyen est de 1.600.000 fg (Un million six cent mille francs guinéens). Ce que nous disons à nos partenaires sociaux est de dire, regardons les problèmes en face. Car nous avons procédé à une augmentation de salaire de 40%, et dans aucun pays au monde on ne peut faire deux augmentations de salaire deux à trois fois dans l’année. Ce que nous disons a nos partenaires, est que tout ne se résume pas en termes de salaire. Quand vous parlez du pouvoir d’achat du travailleur, les mesures d’accompagnement sont du fait que mon gouvernement est en train de revoir le système de rémunération global de la fonction publique avec un nettoyage du fichier de la fonction publique. Pour que les fictifs qui subsistent encore dans le fichier soient éliminés. Il ya 11 mille dans le secteur de l’éducation qui sont prétendus être au service de l’école guinéenne et qui ne sont pas reconnus. Nous avons décidé de procéder au paiement manuel des salaires de façon à les retrouver. J’ai ordonné hier pour la reprise des négociations sur la base d’un regard sur la condition de l’enseignant en Guinée. L’instruction que j’ai eue du président de la République, c’est de faire tout et tout pour que l’école guinéenne ne soit sacrifiée à cause des grèves intempestives. C’est pour cela que nous nous sommes engagés à tout prix à ouvrir l’école avec ou sans un accord avec le syndicat. Je vais être clair sur un point : nous sommes dans un pays de droit. Ceux qui ne veulent pas enseigner, c’est de leur droit. Mais ils n’ont pas le droit d’empêcher ceux qui veulent accéder à l’école, ce n’est pas leur droit. »
Avant de terminer son intervention, le Premier ministre a fait savoir que son gouvernement appliquera l’article 431 du Code du Travail en son aliéna 8 qui stipule : « La grève suspend le contrat de travail ; le salarié recouvre son emploi en fin de grève et ne peut pas être sanctionné du fait sa participation à la grève. L’employeur est dispensé de verser au travailleur sa rémunération correspondant à la période de grève ».
« Nous n’irons chercher personne pour travailler. Mais ce qui est clair, ceux qui ne travailleront pas, c’est la législation qui le dit, n’auront pas de salaire. Car le salaire, par définition, c’est la rémunération pour un travail fait. Vous ne pouvez pas dire que je ne travaille pas et vous tendez la main pour le salaire. J’ai demandé au ministre de l’Education de faire le pointage de tous ceux et de toutes celles du monde enseignant qui ne viennent pas enseigner. Ce, pour éviter que les ressources financières ne soient gaspillées à la fin du mois», a-t-il expliqué.