Au cours de cet entretien qu’il a accordé à nos confrères des Grandes Gueules ce lundi 12 novembre 2018, l’ancien premier ministre Lansana Kouyate est revenu sur la situation socio-politique qui paralyse la Guinée depuis plusieurs mois.
Comme bon nombre d’observateurs, M. Kouyate pense que tout ce que le pays traverse comme crise, découle de la violation flagrante des textes de lois, au profit des accords ou des négociations qui n’aboutissent pas. Il accuse les deux plus grandes formations politiques du pays, notamment le Rpg et l’Ufdg d’être les acteurs de cette violation.
“C’est avec beaucoup de peines et de douleurs, que je vois se décaler la haine, la violence, et la barbarie. Je crois que tout a une cause, la première cause de tout ceci, c’est les lois qui ne sont pas respectées, des négociations dont les conclusions ne sont pas respectées. Ce qui crée une sorte de méfiance entre les partis” introduit M. Kouyaté.
“L’accord d’octobre 2016, où l’on a bricolé les élections communales, nous n’avons pas voulu signer cet accord, parce que nous savions qu’il était unique, et qu’il ne serait même pas appliquer. C’est quasiment un duel entre le Rpg et l’Ufdg. J’ai un appel, parce que face à des tels événements, on a pas à faire trop de commentaires, les gens qui meurent d’un côté et de l’autre, on sait où sa commence mais on sait jamais la finalité” souligne l’ancien secrétaire général de la CEDEAO.
Poursuivant, il précise “que le président de la République garant de la stabilité de ce pays, garant de l’application des textes de lois de la constitution, qu’il ne sert à rien de déployer son intelligence politique, pour essayer d’aboutir à ses fins, un président n’est pas fait pour cela. On cherche pas à être le meilleur politicien, il faut chercher à être le meilleur homme d’État. Il se met au-dessus de la mêlée, et qu’il cherche à comprendre, quelles sont les angoisses que vivent les citoyens”
Contrairement à ce que pense une franche de la population , le diplomate estime que ce n’est pas une ethnie qui est visée par ces meurtres, et engage la responsabilité de l’Etat sur ces violences meurtrières enregistrées ces derniers temps à Conakry.
“Nous nous trompons, en pensant que c’est une question qui s’adresse à une ethnie. Les guinéens ont soufferts et continuent à souffrir de la Guinée australe jusqu’à la Guinée occidentale, toute ethnie confondue. Nous savons ce qui s’est passé et nous sommes au courant de ce qui se passe maintenant. Ce n’est pas aujourd’hui que les morts par balles ont commencé, depuis 2011, on assiste au même phénomène”, justifie t-il.
“L’État est en premier lieu, responsable de ce qui se passe. Un État doit assurer la sécurité de ses citoyens. C’est un pouvoir régalien d’ailleurs du chef de l’État, parce qu’on élu quelqu’un avec les pouvoirs qui sont les tiens, pour que la vie du peuple soit préservée. De l’autre côté, qu’il sache c’est un combat pour le peuple de Guinée. Ce gouvernement ne peut pas diriger ce peuple, il faut le dénoncer. Je lance un appel à tous les patriotes de ce pays, de se donner la main. J’ai vu des crimes qui commencent de cette façon, et qui aboutissent à des horreurs” déclare-t-il.