Face aux critiques que fait l’objet le syndicat, le secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (Ustg) rassure que la lutte contre l’augmentation du prix du carburant sera menée jusqu’au bout.
Louis M’Bemba Soumah évoque aussi l’attitude d’Abdoulaye Sow de la Fesabag et qui s’est désolidarisé de la grève contre l’augmentation du prix du carburant. «Dans toute famille, il peut y avoir des égarés», fait-il comprendre en ajoutant que des démarches sont engagées pour le «ramener à l’ordre». L’arrestation des syndicalistes est «illégale», juge M. Soumah. Interview !
Où en êtes-vous dans les négociations avec le gouvernement?
Jusqu’à présent, nous ne pouvons pas parler des négociations parce que nous n’avons jamais fait des négociations. Nous avons dit oralement et par écrit au gouvernement que nous ne négocierons pas tant qu’il ne diminuera pas le prix du carburant à 8000 Gnf. Donc, jusqu’à présent, il n’y a pas eu des négociations encore. Et je répète, nous refusons de négocier tant qu’on ne descendra pas à 8 000 Gnf.
Le président de la fédération des banques , Abdoulaye Sow a annoncé que la Fesabag n’étant pas concernée se désolidarisait de la grève contre le prix du Carburant. Comment comprenez vous cette attitude de votre secrétaire général adjoint ?
Vous savez dans toute famille, il peut y avoir des égarés. Mais, le père de famille, son rôle est de tout faire pour ramener la brebis égarée dans le bercail. Nous sommes là-dessus pour le ramener à l’ordre. Nous avons constaté qu’il y a un égaré et nous sommes en train de tout faire pour le ramener à l’ordre.
Les forces sociales ont manifestait mardi 10 juillet 2018 de l’autoroute jusqu’à Terrasse en passant par Bellevue pour protester contre l’augmentation du prix du carburant. Avez-vous envisagé des actions ensemble ?
C’est ce que nous avons décidé et nous le ferons. C’est l’Union qui fait la force. Si nous sommes unis, nous deviendrons plus forts et nous aurons plus de chance de réussir. Je suis sûr avec cette unions que nous allons bâtir nous allons réussir.
Qu’est ce qui explique l’absent du Secrétaire général de la Cntg, Amadou Diallo?
Il paraît qu’il est en mission.
Comment se peut il que vous lanciez la grève ensemble et que lui se met en voyage par la suite tandis que vous demandez aux autres travailleurs de rester à la maison?
Je ne peux expliquer ça à sa place.
Sur quoi se campe l’Etat pour ne pas diminuer le prix du carburant ?
Ils ont de problèmes avec le Fmi et la Banque mondiale et dans ce cadre, il ne peut déroger aux injonctions des institutions de Breton woods. Par contre, c’est le peuple qui va payer. C’est ce qui est anormal et nous ne l’accepterons pas.
Faites nous le bilan de la grève depuis le 4 juillet ?
Le bilan est nettement positif. On peut même dire super positif.
Qu’en est il des syndicalistes arrêtés pendant la grève ?
Ce sont des arrestations illégales. Le syndicaliste qui joue son rôle de syndicaliste ne doit pas être arrêté. Nous ne sommes pas d’accord. Nous allons nous battre tous pour sortir nos camarades de la prison.
Iriez-vous jusqu’à demander le départ du Premier ministre Kassory Fofana si la crise s’enlisait?
L’Ustg et la Cntg forment un tout. Les décisions qui sortent qui concernent les deux centrales syndicales . Nous avons notre conscience tranquille et nous n’avons peur de personne. Ceux qui nous connaissent, connaissent nos relations avec le président de la République. Nous sommes les seuls à lui dire face en face les 4 vérités. C’est pour cela que nous sommes jamais d’accord.
Aboubacar Soumah du Slecg que vous considérez comme dissident a annoncé son adhésion à la lutte engagée par les forces sociales. Peut on espérer d’une éventuelle réconciliation entre vous?
Ça, c’est son problème et ça ne nous regarde pas.
Comme mesures d’accompagnement, le gouvernement a annoncé la mise en circulation de 40 bus, le redémarrage du train Conakry express ainsi que la levée des barrages routiers non conventionnels. Cela ne vous interpelle-t-il pas à la bonne intention du gouvernement de négocier avec vous?
Nous n’appelons pas ça des mesures d’accompagnement. Ce sont des mesures normales qui auraient dû être là. Les mesures d’accompagnement c’est ce qui doit soulager le citoyen. Par exemple le prix des denrées alimentaires, du loyer etc.
Confirmez-vous que le gouvernement a proposé de réduire le prix 9500 Gnf?
Pour le moment, non. Avant qu’on augmente le prix du carburant, la population était dans la souffrance. Ils ont voulu augmenter pour que la population souffre davantage.
Réalisée par Abdoul Malick Diallo