Contrairement aux années précédentes, où le SLECG dictait sans partage le tempo des mouvements sociaux dans l’éducation, la dynamique s’est totalement inversée. Affaibli, contesté, et incapable de mobiliser comme jadis, le syndicat d’Aboubacar Soumah a vu son influence s’éroder, tandis que le SNE et la FSPE ont imposé leur ligne et s’emparé, de fait, de la légitimité syndicale du moment.
La comparaison avec les années 2018-2019 est saisissante. À l’époque, Aboubacar Soumah maîtrisait parfaitement les rapports de force : chaque appel à la grève était massivement suivi, et ce malgré les tentatives du pouvoir d’alors de le neutraliser en créant une structure parallèle dirigée par Kadiatou Bah. Porté par la confiance de la base, le SLECG dominait sans partage.
Mais cette confiance s’est émiettée. Lors de la récente crise, Soumah n’a pas réussi à rallier la majorité du corps enseignant à sa stratégie. Pire encore : malgré un accord arraché dans le 2 décembre avec le gouvernement, il n’a pas été en mesure d’empêcher la poursuite de la grève. Le système éducatif est resté paralysé près de deux semaines, preuve d’un leadership affaibli.
À l’inverse, le SNE et la FSPE ont démontré leur capacité de mobilisation. Ce sont eux qui ont réussi à fédérer la majorité des enseignants autour de la poursuite du mouvement, malgré la signature d’un accord censé apaiser les tensions. En imposant leur ligne, ils ont non seulement déjoué les calculs du SLECG, mais surtout gagné en crédibilité auprès de la base.
Alors que le SLECG s’enfonçait dans les polémiques internes, le SNE et la FSPE ont avancé, unis, et obtenu sans leur ancien allié un consensus majeur :
la suspension de la grève,
la reprise du dialogue,
et une reconnaissance de facto de leur leadership dans le secteur éducatif.
Une victoire nette et incontestable pour le SNE et la FSPE.
Un désaveu cinglant pour le SLECG, désormais marginalisé dans un mouvement qu’il prétendait autrefois conduire.

