L’ancien ministre des hydrocarbures, fait face à un pool d’instruction à la Cour de répression des infractions économiques et financières. Zakaria Koulibaly a été extrait parmi ses collègues anciens ministres à cet effet, dans l’après-midi de ce lundi 11 avril 2022, d’après le bâtonnier, Me Djibril Kouyaté.
«Mais personne parmi les avocats ne va m’accompagner. Pour le moment la défense suspend sa participation (…)», a dévoilé Me Djibril, à l’occasion d’une conférence conjointe des avocats guinéens engagés pour la défense de Ibrahima Kassory Fofana et compagnie, et leurs confrères Malien et Sénégalais à l’hôtel Kaloum.
Néanmoins, ces avocats disent être déterminés à démontrer que leur client Kassory Fofana, Mohamed Diané et compagnie, ne sont pas coupables. Puisque selon eux, ils sont venus épauler leurs collègues et renforcer le dispositif de défense mise en place, en faveur des anciens dignitaires d’Alpha Condé qui continuent à comparaitre à compte-goutte devant la CRIEF. Pour eux, un procès se passe devant une juridiction saisie.
«Le procureur s’est amusé sur nos clients détenus à la maison centrale. On ne peut pas détourner de l’argent de manière flagrante, ce n’est pas possible. Le procureur a violé la loi et les droits de nos clients. Je n’ai jamais vu une procédure de flagrant délit. Ce n’est pas possible. La corruption est la chose la plus difficile en matière d’administration. Le procureur spécial doit montrer la moindre preuve. Il a violé les articles 63, 462 du code de procédure pénale. Les délits pour lesquels ces personnes ont été poursuivis sont prévus par cette ordonnance N⁰202107 de l’année 2021. C’est cette ordonnance qui dit que désormais les délits de détournement de deniers publics, le trafic d’influence, le blanchiment d’argent sont réprimés et poursuivis par la CRIEF. Donc c’est une loi spéciale», a rappelé Me Ousmane Seye du barreau de Dakar.
A en croire l’avocat, l’article 114 du code de procédure pénale dit que pour les délits prévus et punis par les lois spéciales, le procureur de la République n’a pas le droit de les poursuivre sur le flagrant délit.
«Il n’a pas le droit de mettre ces personnes-là sous mandat de dépôt. L’article 114 dit: ”les dispositions ci-dessus sont inapplicables aux infractions dont la procédure est réglée par des textes spéciaux si les inculpés sont mineurs”. Cela veut dire ces personnes sont séquestrées sans base légale. Nous demandons la main levée sur ce mandat de dépôt contre ces personnes. Il a violé les principes de présomption d’innocence de nos clients», a-t-il regretté.
Abordant dans le même sens, Me Mamadou Ismaël Konaté avocat au barreau de Paris et de Bamako a rappelé que ceci: «Opprimer la liberté de nos clients est un crime (…) On a un procureur qui viole les lois, qui opprime la loi. Il n’a aucune qualité de l’infraction commise. On demande l’annulation du mandat de dépôt» a insisté l’avocat.