Le président de l’Ufr a reçu, ce mercredi 11 mars 2020, Ibn Chambas, Représentant spécial et chef du bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest. A cette occasion, Sidya Touré a insisté sur le silence de la communauté internationale par rapport aux violences des droits de l’homme en Guinée.
A l’entame, Sidya Touré a évoqué “la violence d’État” contre les citoyens en rappelant que depuis le 14 ocotbre 2019, plus de 40 personnes ont été tuées et plus de 100 blessés. “J’estime que la communauté internationale doit reprendre ce dossier notamment au niveau des droits de l’homme. J’ai dit à Chambas que c’était de leur rôle surtout qu’il y a une reunion prevue à Ouaga avec le secrétaire général des Nations unies et que cet aspect du problème guineen doit être évoqué”, a déclaré Sidya avant de déplorer le silence des organisations internationales.
“Imaginez que la police tue deux opposants à Dakar personne ne va dormir là-bas pendant 3 mois. En Guinée, ici on commence à banaliser le problème”.
Poursuivant, l’opposant a insisté, sur “les arrestations arbitraires et la torture” dont sont victimes, selon lui, “les opposants arrêtés dans des conditions qui ne sont pas définis par des hommes encagoulés transportés à Soronkoni ( camp militaire situé à Kankan, ndlr).
Parlant du fichier électoral, Sidya Touré a estimé que les experts de la Cedeao ne peuvent pas résoudre le problème. “Certains d’entre eux avaient participé à l’audit du fichier qui a été effectué avec l’OIF et l’Union européenne. On a rédigé un rapport consensuel. Le fait de dire que ce rapport n’a pas été respecté c’est ce qui a engagé l’OIF à partir et cela ne permet pas de penser que trois personnes arrivent de la CEDEAO et qu’en 10 jours, ils vont venir dire le contraire. Tout ce que ces trois experts sont en train de faire n’a aucun sens. L’audit du premier fichier, on le connait.
Les 2 millions 400 électeurs faisaient partie des 6 millions d’électeurs. Maintenant on est passé à 7 millions 700. La communauté internationale vient de donner raison à ceux qui ont dit que le fichier est mauvais et qui ont quitté le processus.
Mais dire que quand on aura fini de corriger ça, ceux-ci ne viendront pas aux élections. Attendez, on est dans quel pays ? On n’est pas à Alphaland, c’est la République de Guinée. Donc tout le monde est concerné et je crois que les Nations unies viennent de réaffirmer le caractère inclusif et consensuel des élections. Ce n’est pas trois personnes qui viendront changer quoi que ce soit à cela», a prévenu le président de l’Ufr.