Pour rappel la covid-19 est un coronavirus découvert en fin 2019 en Chine ; et qui s’est vite répandue dans presque tous les pays du monde et de par sa virulence et de sa vitesse de propagation a fait des centaines de milliers de victimes dans le monde plus particulièrement aux Etats unis, Brésil, Espagne, France, l’Inde, Angleterre.
Ses signes cliniques sont nombreux mais entre autre nous pouvons citer : température élevée, céphalées, toux sèches, éternuements parfois des écoulements nasals et perte d’odorat.
La covid-19 se transmet entre personnes (malades et seines) par voie directe : contact physique avec les liquides biologiques des malades et indirecte par l’inhalation des gouttelettes issues de l’éternuement ou toux des malades contenant les virus en suspensions.
Actuellement aucun traitement standard ni vaccin n’est validé et recommandé par l’OMS par consequent chaque pays à son propre protocole de traitement.
Dès le début de 2020 L’Organisation mondiale de la santé a classifiée l’épidémie de la covid-19 comme étant une pandémie de facto tous les systèmes de santé des pays et les institutions sanitaires internationales se sont mis en branle dans le but de l’éradication de ce fléau. C’est dans cette optique que le gouvernement guinéen par le Ministère de Santé a établi un plan de riposte mis à disposition de l’Agence National de la sécurité Sanitaire(ANSS) pour la lutte contre l’épidémie de la covid-19.
Sans vouloir manquer de respect à qui que ce soit, en qualité de spécialiste en santé publique ma contribution serait d’attirer l’attention tant de nos autorités que de la population des méfaits que pourront causer cette covid-19 à notre pays.
En épidémiologie générale, ils nous ont enseigné qu’un épidémiologiste est celui-là qui au cours d’une épidémie compte tenu de ses moyens matériels et humains sera capable d’élaborer une stratégie efficace de riposte, d’analyser, d’interpréter des données épidémiologiques et enfin surtout de faire des recommandations c’est a ce titre que j’apporte ma modeste contribution.
Toute épidémie est caractérisée par une courbe épidémiologique constituée de trois phases qui sont : la phase ascendante, le pic et son plateau et la phase descendante; dans chacune de ces phases j’aimerais attirer l’attention de tous les acteurs impliqués à savoir : les autorités sanitaires, la population exposée et le personnel soignant.
1- La phase ascendante : elle est caractérisée par la propagation de l’agent pathogène par voie de contamination au sein de la population exposée et l’élaboration d’un plan de riposte par les autorités sanitaires ; elle est compliquée à gérer car il faudra mobiliser les ressources matérielles et humaines, c’est a ce niveau que le taux de mortalité est élevé et les petits malins planifient les détournements (surfacturations, les sous-traitances, les marchés de gré a gré pour le matériels médical) qu’ils mettront en application à la phase 3 ; il est recommandé à la fin de cette phase de faire un audit du plan à mis parcourt( la capacité et les efforts du personnel soignant, le cout financier). Dès après l’élaboration de la stratégie on commence la sensibilisation par voie de presse ou toute autre voie efficace afin de toucher toute la population exposée. Cette sensibilisation dans le contexte guinéens avait t-elle été vraiment bien élaborer et exécuter ? je n’en suis pas sure.
2- La phase de pic et son plateau : elle est caractérisée par une contamination et mortalité maximale par jour, elle est courte mais difficile de juguler au risque de retomber dans la phase 1, elle est la résultante de la bonne gestion de la 1ere phase son atteinte est liée a l’efficacité du personnel soignant et du strict respect de la population exposée aux règles barrières édictées par les autorités sanitaires le tout englobés dans la sensibilisation en outrance.
3- La phase descendante : elle est caractérisée par une baisse drastique de la contamination, sa durée dépend de la sensibilisation des autorités sanitaires et surtout le respect des gestes barrières a commencer par les autorités politiques et sanitaires qui doivent servir d’exemple pour la population exposée ; représentant une étape difficile à cerner car marquer par l’exténuation de la population exposée. Elle est le moment choisis pour les détournements car l’épidémie tend vers la fin avec des moyens économiques a disposition et une autorité politique satisfaite de la baisse des contaminations.
Fin de l’épidémie : elle est déclarée lorsqu’il n’existe plus de patients sous traitement ; dans le cas de la covid-19 durant deux fois la quatorzaine. Il sera très difficile dans le contexte guinéen de déclarer la fin de l’épidémie car dans le plan de riposte utiliser par l’ANSS il n’existe pas de plan de dépistage massif dans la zone de l’épicentre de la maladie ce qui fait que nous ne pouvons pas définir avec exactitude le taux de prévalence et de mortalité. Dans le contexte guinéen je recommanderai lorsqu’il n’existera plus de patients dans les CTE (centre de traitement épidémiologique) de tester tout le personnel soignant impliqué dans le traitement des malades avant de déclarer la fin de la maladie.
Recommandations : toute épidémie quel que soit sa gestion s’éteint après un temps mais le passage d’une épidémie permet toujours d’évaluer un système sanitaire, pour faciliter cette évaluation il sera impératif de faire un audit de la gestion épidémique: la gestion financière (le budget et les équipements alloués ont-ils été gérer correctement ?), la gestion des ressources humaines(le personnel soignant est-il issu des hôpitaux publics? est-ce que notre système hospitalier est préparer pour une épidémie ?) ; à ce niveau selon moi l’utilisation du personnel des hôpitaux publics est primordial car cela leur permettra d’acquérir de l’expérience pour le futur ce qui n’a pas été le cas au temps de l’épidémie a virus.
Épidémiologiste au CHU de Donka Tel :
624421383
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