Le président du Conseil national de la Transition (CNT), Dansa Kourouma, a rencontré, ce 9 juin 2022 dans la salle du 28 septembre du palais du peuple, les jeunes de l’Axe Hamdallaye-Kagbelen. Une manière pour lui d’écouter ces jeunes afin qu’ils lui parlent des problèmes dont ils sont confrontés.
Dans son intervention, Dr Dansa Kourouma a dit qu’il souhaite l’implication positive des jeunes dans la réforme des futures institutions républicaines: «La seule chose que je demande aux jeunes de l’Axe c’est de comprendre que le CNT est la voix du peuple. Si vous dites que vous êtes des intellectuels calés, envoyez-nous des propositions sur la nouvelle Constitution. Parce que le tigre ne proclame pas sa tigrit1ude, mais il bondit sur sa proie. Montrez-nous que vous êtes des intellos. Envoyez-nous des propositions sur comment les futures institutions de la Guinée doivent être, sur comment elles doivent fonctionner, quels sont les critères pour être membres d’une institution républicaine.»
Prenant la parole, Thierno Abdoul Bah, jeune leader de l’Axe, n’as pas manqué d’exprimer les frustrations que ressentent ces jeunes: « Quand le président du CNRD a pris le pouvoir, c’est sur l’Axe qu’il est parti en premier. Nous l’avons applaudi et soutenu. Aucun leader politique n’a demandé aux gens de sortir ce jour. Mais quand il s’est agi de nommer des jeunes, nous n’avons pas été choisis. Les gens qu’on a choisis pour la CNT n’ont également pas été retenus. Disons-nous la vérité. C’est ce qui fait mal à ce pays. Laissez-moi dire la vérité aux autorités, c’est entre leurs mains que se trouve la destinée de ce pays. Il y a des jeunes cadres sur l’Axe aussi. Pourquoi quand il s’agit de prendre des décisions importantes on est exclus ? Alors que, lorsqu’il s’agit de jeter des cailloux ou faire des choses qui n’ont aucun lien avec le développement, on nous fait appel ? Disons-nous la vérité. L’Axe n’est pas le problème de la Guinée, c’est plutôt la solution aux différents problèmes de ce pays. »
Ousmane Condé, un autre leader des jeunes de l’Axe, souhaite que cesse la marginalisation dont ils sont victimes en en construisant des infrastructures le long de l’Axe: « Vous savez que les problèmes sont entre autres, d’ordre infrastructurel, mais aussi social. Il n’y a pas d’écoles publiques le long de l’Axe. Il n’y a pas de structures sanitaires. Ça entraîne de la frustration. Il y a de la stigmatisation. Quand on dit que tu es de l’Axe, on considère que toi tu ne mérites pas d’être employé dans l’Administration guinéenne, tu ne mérites pas d’être recruté, parce qu’on considère que tu es un criminel. Il y a ensuite l’atteinte à la santé psychologique de la jeunesse de l’Axe. A chaque fois quand il y a des manifestations pacifiques qui vont dans le sens du développement économique et social de la Guinée, les enfants ne peuvent plus aller à l’école. On leur dit que si tu sors tu vas mourir. La plupart des jeunes de l’Axe sont confrontés à ce problème psychologique. Ensuite, il y a la militarisation des endroits publics de l’Axe. Nous ne pouvons pas vivre en Guinée, à Conakry au même titre que les autres qui vivent ailleurs, et que c’est chez nous, même si vous mettez le pied dehors, vous voyez des corps habillés arrêtés partout. Avec ça, on ne peut pas parler de réconciliation.»