Après un mois de suspension pour “faute lourde”, le préfet de Kankan, Kindia Mara, a été rétabli dans ses fonctions le vendredi 8 novembre 2024 par le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Ibrahima Kalil Condé sur proposition de la commission de discipline du département. Cette décision a suscité des réactions parmi les acteurs de la société civile guinéenne.
Pour le coordinateur national de la Maison des associations et ONG de Guinée (MAOG), le rétablissement du préfet relève du pouvoir discrétionnaire de l’administration, et ce, même si la décision peut être perçue “comme un message ambigu (…) Une sanction plus ferme, comme un départ définitif, aurait été plus appropriée pour garantir la responsabilité des fonctionnaires publics.”
Mamadou Saliou Barry affirme que les propos du préfet étaient “dangereux” et “contraires” aux principes de liberté d’expression. “Bien que la suspension administrative soit une réponse, elle ne reflète pas pleinement la gravité de ses actions. Une sanction plus exemplaire, telle qu’une révocation définitive, serait préférable pour rappeler que de tels comportements ne sont pas tolérés dans la fonction publique.”
Le préfet Kindia Mara avait été suspendu le 7 octobre dernier après avoir proféré des menaces contre toute personne qui brûlerait l’effigie du chef de l’État, faisant allusion au Dr Mohamed Dioubaté, mort en détention dans des conditions non élucidées. Le coordinateur national de la MAOG souligne qu’il est “crucial” que la justice fasse toute la lumière sur la mort du Dr Dioubaté. “L’absence d’enquête approfondie crée un climat de méfiance, et il est nécessaire que les autorités garantissent la transparence pour préserver la confiance des citoyens et l’intégrité du système judiciaire”, a-t-il conclu.