Pour renforcer la sécurité du Franc guinéen (Gnf), le gouverneur de la Banque centrale, Louceny Nabe, a annoncé devant l’Assemblée nationale, la mise en circulation, bientôt, “des nouveaux billets améliorés de 10 et de 20 mille” et a promis de résoudre la problématique des petites coupures.
Devant les députés, le 5 novembre 2018, pour défendre le Projet de loi de finances initiale, le gouverneur de la Bcrg a reconnu, répondant à une inquiétude de l’honorable Tata Bah sur la problématique des petites coupures, “c’est vrai, nous avons fait le constat et nous l’avons combattu, mais les pratiques malsaines et illicites ont la vie dure. Nous-même, une fois, on est parti, avec des forces de sécurité, nous intéresser à cette situation. Nous avons même récupéré de fonds dont les propriétaires ne se sont pas présentés. Mais quelques temps après, on les a revus là-bas. nous avons pensé qu’il fallait d’autres moyens à notre niveau pour combattre cette situation. Nous avons déjà fait des communiqués pour dire que nos guichets sont ouverts aux personnes qui veulent des petites coupures, elles peuvent venir directement aux guichets de la Banque Centrale”.
En outre, a ajouté Louceny Nabe, “quand nous nous sommes intéressés à cette question, j’ai demandé à mes collaborateurs d’être très vigilants parce que si je parvenais à établir une complicité entre nos services de l’agence centrale ou de la caisse centrale avec ces revendeurs là, je tirerai toutes les conclusions. Mais ce que nous avons vu, ce qu’il y a certaines petites coupures qui allaient dans les banques pour ensuite alimenter cette filière là. La meilleure manière de les faucher est de le couper l’herbe sous le pied. Des personnes qui ont besoin des petites coupures ou des coupures neuves peuvent se présenter à la Banque Centrale”, a-t-il précisé en déclarant n’avoir “de préférence ni pour les coupures neuves, ni pour les coupures anciennes, je vais seulement que ça soit des billets valides et propres à la circulation”, a-t-il rassuré.
À l’annonce de la mise en circulation des “billets améliorés”, le député Deen Touré avait fait part de sa crainte que le gouvernement ne soit entrain de recourir à la planche à billets pour relancer l’inflation. “Pas du tout, répond le gouverneur de la Bcrg, que les billets soient améliorés ou pas du tout, on a besoin de faire face en permanence à l’amélioration, à l’assainissement de la circulation fiduciaire. Ce que les billets s’usent et progressivement en les comptant à un moment donné, on est obligé de faire la part de choses entre les billets valides et les billets mutilés. Les billets mutilés sont envoyés à la destruction et remplacés des billets neufs. C’est un processus qui existe dans toutes les banques centrales auquel on ne peut pas envisager de mettre fin. Naturellement, on profite du renouvellement des billets pour améliorer et renforcer les éléments de sécurité pour rendre la contrefaçon difficile puisqu’elle n’est jamais impossible. Même de façon grossière, avec la candeur de certaines catégories des populations, les fossoyeurs, les contrefacteurs parviennent à écouler certains billets même si à vu d’œil, la contrefaçon est grossière”, a-t conclu.