La Confédération national des travailleurs de Guinée (Cntg) a tenu son conseil syndical pour faire le bilan des acquis, identifier les défis et définir les perspectives.
Le secrétaire général de cette plus grande centrale syndicale de la Guinée Amadou Diallo prévient qu’il n’est pas question d’accepter une quelconque augmentation du prix du carburant.
Guinee360.com : Cntg a tenu les 6 et 7 avril la première session du conseil national du mandat en cours. De quoi est ce qu’il était question ?
Amadou Diallo: Entre deux congrès, il faut deux conseils syndicaux nationaux. C’est à ce titre que le premier Conseil syndical confédéral a été convoqué pour que nous fassions le bilan de toutes nos activités à mi-parcours des deux années écoulées. Le 6 avril, on a fait un grand débat sur toutes les activités de la Confédération. Et le 7 avril, il y a eu un séminaire de renfoncement des capacités des élus syndicaux de la Cntg.
Quels sont les acquis, les défis et les perspectives identifiés au cours de cette session?
Les acquis sont nombreux parce que depuis que nous avons été mis en place en septembre 2016, nous avons, notamment, les différents protocoles que nous avons signés. Et récemment, un protocole a été signé au mois de mars. Au niveau des retraités, nous sommes en train de faire la biométrie pour essayer de revaloriser les faibles pensions des fonctionnaires de l’Etat. La Cntg doit relever le défis parce que nos représentants à la base nous ont taxés de manque de communication. Aucune cellule de communication n’a été mise en place pour pouvoir vendre nos acquis auprès de nos partenaires sociaux, notamment, le gouvernement et les employeurs. Les perspectives c’est comment continuer à améliorer les conditions de vie et de travail des travailleurs guinéens privés et publics. Ce que nous avons engagé n’est que première manche parce que jusqu’ici, on n’a pas parlé des accessoires des salaires des fonctionnaires, on n’a pas revalorisé les pensions civiles des fonctionnaires de l’Etat. Jusqu’ici le faible minimum que nous avons donné aux fonctionnaires de l’Etat n’est que dérisoire. Voilà des défis et perspectives que nous lançons pour pouvoir mieux améliorer les conditions de vie des travailleurs guinéens.
Est-ce que vous avez évoqué la crise syndicale qu’il y a eu à cause de Kaloum grève des enseignants ?
Bien sûr. Nous sommes des syndicalistes. Ce qui a prévalu c’était au niveau d’une branche professionnelle (Slecg, Ndlr) affiliée à un autre centrale (Ustg, Ndlr). Je suis très prudent, je ne dois pas m’immixer dans les affaires d’une autre centrale syndicale. Si vous avez constaté, malgré qu’il y ait eu cette crise au niveau du Slecg, on s’est battu au sein de la Cntg pour qu’il n’y ait pas des problèmes dans la cité. Nous avons négocié avec le gouvernement et nous avons ramené à cette année tout ce qui était prévu en 2019. De façon particulière la valeur monétaire du secteur de la santé a été revue à la hausse et payée au même titre que l’éducation, à la seule différence qu’il n’y a pas eu effet rétroactif.
Quelle sera la prochaine étape?
La prochaine c’est comment revoir les accessoires de salaire des fonctionnaires guinéens parce qu’il y a la prime de logement, de transport parce qu’aujourd’hui le travailleur tire le diable par la queue.
Le gouvernement a parlé d’une éventuelle hausse du prix du carburant. Qu’en dites vous?
Ça n’engage qu’à celui-là qui l’avait dit. Nous, jusqu’à preuve du contraire, le carburant ne va pas augmenter en Guinée. On ne va pas augmenter à droite pour retirer à gauche. Ça ne va pas concerner que seulement les travailleurs, mais toute la population guinéenne. Pour le moment, il n’est pas question d’augmenter le carburant tu en Guinée sinon c’est une façon de nous berner. On n’est pas disponible à une augmentation du prix du carburant. Ça, il est hors de question et il faut que cela soit clair.
Par Abdoul Malick Diallo