Près d’un mois depuis que l’explosion a eu lieu au dépôt des hydrocarbures sis à Kaloum, les autorités se battent pour satisfaire la population, cependant, la crise ne fait que prendre de l’ampleur. S’achemine-t-on vers une crise multidimensionnelle ?
Pour trouver une solution à la crise née au lendemain du drame au dépôt des hydrocarbures de Kaloum, ayant entraîné la mort d’une vingtaine de personnes, de blessés graves et des dégâts matériels considérables, les autorités ont d’abord demandé à tous les travailleurs de rester chez eux, et donné des congés aux élèves et étudiants. À cette mesure, s’est ajoutée l’interdiction momentanée de la vente des produits pétroliers aux citoyens dans les stations. Mais progressivement, elles sont revenues sur ces décisions notamment en ordonnant l’ouverture des stations pour la vente de carburant avec bien sûr une réglementation qui fixe la quantité de carburant selon les engins, 5 litres pour les motos et 25 litres pour les véhicules.
Pour atténuer la pénurie, les autorités de transition au plus haut niveau ont négocié et obtenu des accords d’approvisionnement en carburant du pays notamment avec la Côte d’Ivoire et la Sierra Leone. En dépit de tous ces efforts, la crise persiste, les citoyens ont du mal à continuer à supporter cette situation.
Alors que élèves et étudiants s’apprêtaient à reprendre les cours après les congés , ils ont été invités par les autorités administratives de rester à la maison jusqu’au 14 janvier 2024. Pour eux, toutes les mesures étaient prises par les décideurs pour leur permettre de poursuivre les cours de manière continue au retour des congés. Mais hélas !
Les secteurs économiques, notamment la pêche et le transport sont aussi fortement impactés par cette crise de carburant. Dans les transports, difficile d’avoir un véhicule pour deux à trois tronçons. Les chauffeurs se plaignent du manque de carburant, d’autres n’hésitent même à augmenter le prix par tronçon.
Les pêcheurs artisanaux tirent le diable par la queue
Dans les débarcadères de la capitale Conakry, les pêcheurs artisanaux sont au chômage, plusieurs familles n’arrivent plus à avoir leurs repas quotidiens. Les pirogues sont à l’arrêt par manque de carburant, les propriétaires sollicitent l’implication direct des autorités dans leur approvisionnement en carburant, pour disent-ils, “éviter la rareté de poissons dans les marchés”.
À cette allure, les craintes se multiplient quant l’enlisement de la crise à travers le pays quand on sait que le transport est une activité économique à part entière qui, lorsqu’il ne fonctionne pas normalement, impacte toutes les autres activités économiques. Un scénario comme tel est facto une source d’instabilité sociale et politique.
C’est le bon moment pour les autorités de se bouger pour éviter le pire à ses concitoyens.
