Depuis le 21 novembre dernier l’armée guinéenne recrute des jeunes diplômés qui désir servir le pays. Mais les candidats à ce recrutement font face à d’énormes difficultés liées au dépôt de leurs dossiers de candidature. Ce jeudi 8 décembre 2022, nous avons rencontré certains parmi eux qui dénoncent la corruption et l’affairisme dans le processus.
En plus des difficultés pour obtenir certains documents demandés par les autorités, ces jeunes dénoncent la “corruption” et le “favoritisme” dans le processus lancé le 21 novembre dernier. Selon un jeune candidat qui a témoigné à notre rédaction, la réalité sur le terrain est totalement différente de l’annonce faite par le chef d’état-major de l’armée.
“Le lundi, je me suis rendu sur le terrain. Je suis arrivé à 5h du matin, les gens s’enregistraient sur une liste. Je me suis inscrit. Mais au moment de l’appel, on a constaté qu’il y a du favoritisme. Il y a des officiers qui faisaient entrer leurs petits ou leurs frères. Tout se fait par affinité. Il y a aussi des officiers qui prenaient les dossiers de leurs connaissances pour les introduire”, a dénoncé le jeune candidat que nous avons rencontré aujourd’hui, sous couvert d’anonymat.
“On vous demande de vous mettre en rang. On peut rester 2 heures arrêtés après on vient déchirer cette liste et on demande de refaire une autre. C’est une déception totale. J’ai rencontré des jeunes qui passaient la nuit là-bas. Il y a des gens qui y ont fait 3 jours sans pouvoir entrer dans la cour. La situation est vraiment déplorable”, regrette-t-il.
Dans le communiqué diffusé à la télévision nationale, le gouvernement a demandé aux candidats d’adresser une demande au ministre délégué à la Défense. Malheureusement, notre source confie que plusieurs dossiers adressés à ce département ont été refoulés.
“Nous sommes dans une confusion totale. On ne sait pas où donner la tête. Quand nous sommes partis déposer, ils ont refoulé toutes les demandes qui portaient ministre délégué. Ils disent que c’est le ministre de la Défense tout simplement alors que le communiqué était clair”.
Face à cette confusion et aux difficultés que rencontrent les candidats, notre interlocuteur demande l’implication personnelle du président de la transition, pour faciliter la tâche aux jeunes qui veulent servir le pays à travers l’armée.
“Je demande au président de la transition et au ministre de la Défense de ne pas abandonner les jeunes diplômés sans emploi. Nous souhaitons aussi servir la nation guinéenne particulièrement dans l’armée. Je demande aux autorités de veiller sur ce recrutement. Nous avions confiance au président Doumbouya parce que nous avions cru que la corruption était finie. Mais, aujourd’hui, nous nous rendons compte que tel n’est pas le cas”, conclut-il.
Une source proche de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA), contactée, rejette ces accusations qui visent selon lui, à ternir l’image de l’institution.
“Nous nous luttons aujourd’hui contre la corruption, comment on peut admettre que quelqu’un dans nos rangs puisse avoir des tels comportements ? “, s’interroge-t-il.
Nous y reviendrons…