Depuis sa démission suite à sa destitution de la présidence de la Ceni, le 4 juillet 2017, Bakary Fofana n’est toujours pas remplacé à la tête de ladite institution. Qu’est-ce qui retarde le décret de confirmation du représentant de la société civile? La question suscite des interrogations surtout que le remplaçant du Feu Yéro Condé du Rpg Arc-en-ciel dont le dossier est parvenu à Alpha Condé, un mois plus tard, a déjà bénéficié d’une confirmation.
D’après l’article 10 de la loi L016 portant création, composition, organisation et fonctionnement de la Ceni, «en cas de vacance consécutive au décès, à la démission ou à toute autre cause d’empêchement définitif d’un commissaire constatés par la Cour constitutionnelle, saisie par le bureau de la Ceni, il est procédé à son remplacement dans les mêmes conditions que celles de sa désignation pour le reste du mandat en cours».
C’est sur la base de cette disposition que la Cour constitutionnelle, saisie par la Ceni, avait invité le Conseil national des organisations de la société civile guinéenne (Cnoscg) à désigner un remplaçant de Bakary Fofana qui venait de rendre sa démission.
A cet effet, le Cnoscg a procédé à une élection à l’interne dont un procès-verbal accompagné de la lettre de désignation de Dr Alpha Abdoulaye Diallo a été adressé à la Cour constitutionnelle.
Après avoir validé le dossier, la Cour constitutionnelle a envoyé un courrier, le 24 octobre 2017, au président de la République pour la prise du décret de confirmation.
Depuis cette date, le chef de l’Etat n’a pas donné suite à ce dossier alors qu’il lui a été transmis, un mois plus tôt, avant celui du remplaçant de Feu Yéro Condé du Rpg Arc-en-ciel. Ce dernier, rappelons le, a déjà bénéficié d’un décret de confirmation.
Déjà, l’on commence à s’interroger sur les raisons qui expliqueraient le retard du décret de confirmation du remplaçant de l’ancien président de la Ceni.
D’aucuns soutiennent que la prise d’un décret relève «du pouvoir discrétionnaire du président de la République». Mais pour d’autres, étant donné que c’est un décret de confirmation d’un représentant d’une corporation et non un décret de nomination, en aucun cas, ça devait être «du pouvoir discrétionnaire du chef de l’État».