Le Comité national de lutte contre la traite des personnes et pratiques assimilés (Cnltpa) a célébré en différé ce vendredi 7 août 2020, la journée internationale de la dignité des victimes de la traite des êtres humains. A l’occasion d’une conférence animée à cet effet, le comité a révélé que la Guinée, à la fois pays de départ et de destination des victimes de la traite, est sous surveillance du département d’Etat américain.
Selon le président du Cnltpa, Aboubacar Sidiki Camara, a souligné que la traite des humains est une réalité en Guinée avec, rien qu’en 2020, 106 guinéens victimes identifiés à Coyah, Dubréka et Conakry mais aussi à l’étranger à Dubai, en Egypte et au Koweït ainsi que 110 autres travailleurs domestiques victimes à Ratoma et Matoto. «Cette année, le département d’Etat américain a mis la Guinée dans la catégorie des États sous surveillance. Cela veut dire que le département apprécie les efforts de la Guinée, mais en même temps formule des recommandations pour accentuer les efforts au niveau de l’enquête et de décisions de justice”.
Étant, à la fois un pays de départ et de destination des victimes de la traite, explique M. Camara, la Guinée est en train de développer de partenariat avec les pays voisins. “Nous avons eu une rencontre avec nos homologues sierra leonais la semaine dernière. La récommandation majeure sortie de cette rencontre ce qu’il faut que nous ayons un accord bilatéral qui va définir les engagements de chaque Etat pour mettre fin de cette traite franstrontalière. Nous avons espoir que nous allons venir à bout de cette pratique à travers l’implication de tous les acteurs”.
La pratique de la traite est punie par le Code penal, toutefois le président du Comité que déplore que des sanctions des auteurs ne s’en suivent pasmalgré les engagements pris afin de renforcer les capacités de magistrats pour qu’il y ait tolérance zéro contre la pratique. “Le principale handicap c’est le déficit d’informations au niveau des communautés. On se livre à la pratique sans s’en rendre compte. Puisque lorsque vous recevez des enfants venant de l’intérieur pour travailler chez vous comme domestiques est qu’ils n’en bénéficient pas du fruit de leur travail au profit d’autres personnes qui les recrutent cela constitue une forme classique de la traite. Il y a aussi la résignation des victimes. Voilà l’obstacle majeure auquel nous sommes confrontés”.
Face au laxisme des autorités, le Comité prévient que “La Guinée est sous surveillance. Nous sommes dans une catégorie qui fait que si les recommandations formulées à la Guinée par rapport aux renforcements de capacité des magistrats, des agents de la chaîne pénale, à la poursuite, aux décisions de justice, si ces recommandations ne sont pas appliquées, le gouvernement américain va couper certaines formes d’aides qu’il accorde. Si la Guinée ne s’engage pas dans la mise en œuvre de ses recommandations, vous allez voir beaucoup de structures qui avaient l’habitude de bénéficier de ces dons vont s’écrouler”.