Malgré la décision du ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, interdisant toutes les manifestations et cortèges sur l’ensemble du pays, l’opposition républicaine décide d’aller à l’affront ce jeudi 9 juillet en décidant de manifester sur l’autoroute Fidel Castro.
Les opposants au régime d’Alpha Condé l’ont fait savoir à travers une conférence de presse, tenue ce mardi 07 juillet.
À l’entame, celui qui fait office de porte-parole de l’opposition, le Dr Faya Millimouno, est revenu sur les raisons qui poussent les opposants à reprendre la rue, ceci après avoir boudé la table de négociations:
“Il faut rappeler qu’avant qu’on en vienne là, nous avons donné la chance au Premier ministre, quand il nous a écrit pour nous dire de donner la chance au dialogue. Deux semaines se sont écoulées, il n’y a aucune avancée significative. Nous avons même noté un peu de mépris et d’arrogance dans la manière d’aborder les questions qui nous opposent. C’est pourquoi l’opposition républicaine, a constaté et avec regret, que le pouvoir retarde délibérément l’application de l’accord politique du 12 octobre 2016. En outre, elle dénonce avec force la violation récurrente de la constitution et des libertés fondamentales. Au nombre des violations de la constitution, et des dispositions non encore appliquées de l’accord politique du 12 octobre 2017, dont la responsabilité incombe totalement au gouvernement, figure le refus du gouvernement et de la mouvance présidentielle de trouver une solution juste et équitable au contentieux électoral depuis plus de six mois. L’interdiction des manifestations et cortèges pourtant consacrés par la l’article 10 de la constitution; l’arrestation et la détention arbitraire de plusieurs militants de l’opposition républicaine; l’usage courant d’armes à feu dans les opérations de maintien d’ordre, avec comme conséquences la mort de 94 militants; le refus des autorités d’engager les poursuites à l’encontre des auteurs et commanditaires de ces crimes, entretenant ainsi une impunité totale. Le retard pris par le gouvernement dans l’indemnisation des victimes des manifestations de l’opposition. La non mise en place de la Haute cour de justice en violation des dispositions de la constitution et des accords politiques et malgré le rappel à l’ordre de la cour constitutionnelle”.
L’opposition ne compte pas s’arrêter là, elle envisage d’organiser plusieurs autres séries de manifestations dans les prochains jours.