Thierno-Oury Barry, le suspect d’une série d’agressions sexuelles survenues à l’Université Laval en 2016, a plaidé coupable lundi à plusieurs chefs d’accusation d’introduction par effraction et d’agression sexuelle.
Le jeune homme de 20 ans, ancien étudiant en économie à l’Université Laval, devra purger une peine de trois ans de pénitencier et sera inscrit au registre des délinquants sexuels.
À l’issue de sa peine, il sera expulsé du pays, puisqu’il n’a pas de statut précis.
Me Michel Bérubé, procureur de la poursuite, souligne que la juge Réna Émond a entériné la suggestion commune de la Couronne et de la défense.
« C’est une suggestion qui tient compte de la gravité des gestes qui ont été posés qui sont extrêmement sérieux. On peut parler d’événements qui ont eu l’effet d’une bombe, particulièrement dans la communauté universitaire, qui a été extrêmement touchée par ces événements. »
Thierno-Oury Barry a plaidé coupable à quatre chefs d’introduction par effraction et agression sexuelle et quatre chefs d’introduction par effraction dans le but de commettre une agression sexuelle.
Des séquelles pour les victimes
Selon le procureur, trois des huit victimes ont mis fin à leurs études et ont quitté le pays après les événements. L’une d’elles a témoigné devant la Cour et fait état de la crainte vécue à la suite des événements.
« Comme il s’agit d’infractions qui ont été commises alors que les victimes dormaient, c’est cet élément qui a contribué à susciter chez elles une crainte significative », mentionne Me Bérubé.
Thierno-Oury Barry faisait face à 12 chefs d’accusation, dont introduction par effraction et agression sexuelle, à la suite des événements survenus en octobre 2016 dans la résidence étudiante du pavillon Alphonse-Marie-Parent, à l’Université Laval.
Les victimes étaient âgées de 18 à 21 ans.
Si la plupart des victimes ont offert un témoignage écrit qui a été placé sous scellés, l’une d’elles a tenu à prendre la parole pour exprimer son ressentiment face à l’étudiant.
«Encore aujourd’hui, il m’arrive de me réveiller et de sentir tes mains sur moi. Des mains qui n’étaient pas du tout invitées. Mon corps a été agressé, mais aussi, mon intimité. Ça t’a pris deux minutes pour introduire en moi le pire des sentiments: la peur», a dit la jeune femme en regardant l’accusé dans les yeux.
À la suite de l’agression, la jeune femme a d’ailleurs choisi de quitter l’université et elle s’est exilée pendant quelques mois à l’extérieur du pays.
«Cette nuit-là, tu nous as détruites», a-t-elle ajouté, visiblement émotive.
Source : Radio Canada