Dans une note de réponse aux forces sociales datant du 3 août 2018 émanant du gouverneur de la ville de Conakry, les autorités ont interdit les manifestations des forces sociales, l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme a condamné cet acte qu’elle qualifie de violation grave de la Constitution guinéenne.
Dans la Constitution guinéenne du 07 mai 2010, il est mentionné que, “tous les citoyens ont le droit de manifestation et de cortège”! C’est ce droit qui vient d’être violé par l’autorité de l’Etat en interdisant les manifestations des forces sociales qui expriment leurs mécontentement face à l’augmentation du prix du carburant à 10000f le litre, d’après cette organisation de défense des droits humains.
Pour ces hommes de droits, l’heure est très grave. Et l’on doit craindre que la Guinée ne soit la “risée du monde”.
La Guinée est membre signataire du pacte international relatif aux Droits Civils et Politiques de 1966 et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981. Elle ne doit agir ainsi, à en croire l’OGDH.
Dans une conférence de presse ce lundi 6 août, l’OGDH dit avoir condamné fermement cette interdiction systématique et générale du droit de manifestation, sans oublier “l’usage disproportionné de la force lors des manifestations du 23 juillet 2018, tant à l’égard des Forces Sociales de Guinée que du mouvement syndical guinéen”, a dit Elhadj Mamadou Malal Diallo, président par intérim de l’OGDH. De nos jours, continue-t’il, “un nombre important de manifestants sont alités suite à l’usage excessif des gaz toxiques”.
Cette ONG de défense des droits humains rappelle au gouvernement son rôle régalien, celui “de prendre toutes les dispositions nécessaires pour garantir aux citoyens la jouissance du droit constitutionnel de manifestation en République de Guinée”. Et au pouvoir judiciaire aussi pour “qu’il veille à ce que les actes réglementaires contraires à la constitution ne s’appliquent pas aux populations et que ceux qui, par excès de zèle, s’évertuent à violer la Constitution soient traduits en justice”.
Selon elle, les forces sociales doivent aussi agir dans le respect de la loi et s’abstenir de tout recours à des violences inutiles.
L’Organisation de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen insiste sur le fait que l’interdiction de manifester est une atteinte aux droits de l’Homme. Par aileurs, elle ose espérer que le Président de la République s’implique dans cette affaire en tant qu’homme de droit.