A en croire les spécialistes, la plupart des recours exercés par les avocats guinéens sont rejetés sur la forme, ou sur la recevabilité. Ce qui fait que la cour n’a même pas besoin d’examiner le fond de l’affaire. Voilà pourquoi une formation a été organisée ce samedi 5 mai à la Cour d’appel de Conakry dont environ 50 jeunes avocats ont été bénéficiaires.
Avec pour thème” la saisine de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage d’Abidjan(CCJA).
Cette formation de 3 heures, avait pour thème « la saisine de la Cour commune de Justice et d’Arbitrage d’Abidjan (CCJA) ». Elle a été initiée par la commission nationale OHADA (Organisation pour l’harmonisation des droits des affaires en Afrique) en collaboration avec l’Association des jeunes avocats de Guinée.
Me Sékou Traoré, président de cette association a donné l’enjeu de la formation : «Le bien fondé de cette formation, c’est toujours dans le cadre de la qualification des jeunes avocats de Guinée. Avec la mondialisation, le développement de la profession d’avocat, nous avons besoin de nous mettre au même niveau que nos confrères étrangers. Et pour ne pas que nous soyons en retard par rapport au développement du domaine juridique, et surtout le monde des affaires, nous avons jugé utile, dans le cadre de la formation continue des jeunes avocats, d’organiser cette formation pour pouvoir non seulement améliorer notre connaissance mais aussi donner une formation initiale à nos jeunes confrères qui n’ont pas eu la chance de développer certaines expériences en la matière. »
Comment saisir la Cour commune de Justice et d’Arbitrage d’Abidjan (CCJA) par rapport aux recours que les clients seront amenés à demander aux avocats? C’est le défi majeur à relever pour ces hommes en robe noire. “Il s’agit de le faire. Et dans les règles de l’art, pour ne pas que le rejet soit sur la base de la mauvaise saisine, qu’il soit du fond du dossier”, a ajouté Me Sékou.
Témoin de la formation, Me Mohamed Traoré, bâtonnier de l’ordre national, a évoqué la nouvelle exigence à l’égard des avocats en ce qui concerne la performance : « Il faut savoir que le conseil des avocats de Guinée a pris une décision qui rend obligatoire la formation continue. Ce qui veut dire que chaque année, chaque avocat doit pouvoir justifier de 25 heures de formation. Faute de quoi, il est omis du tableau. Ce qui fait qu’aujourd’hui, les avocats, de façon générale, sont en quête de formation. Parce qu’ils savent que s’ils ne totalisent pas 25 heures de formation par année, ils ne pourront pas être inscrits au tableau l’année suivante. »
La formation est donnée par Me Jérémie Wambo, un expert en la matière, juriste référendaire à la CCJA.