Lors des compétitions internationales de la CAF et de la FIFA, la Guinée se distingue surtout par l’absence de ses arbitres. Une situation préoccupante sur laquelle s’est penché le Responsable du Développement de l’Arbitrage pour l’Afrique francophone, qui suggère une piste de solution.
A part M. Aboubacar Sidiki Keita, arbitre FIFA depuis près de 10 ans, qui crée souvent l’exception, les arbitres guinéens sont pour la plupart du temps absents sur la scène internationale. Sur les dernières Coupe du Monde et Coupe d’Afrique des Nations, aucun arbitre guinéen n’a été retenu. Une absence préoccupante de nos hommes en noir qui soulève beaucoup d’interrogation.
À l’issue d’une formation MA FIFA dédiée aux arbitres d’élite qui a pris fin le samedi 02 novembre 2024 à Conakry, le Responsable du Développement de l’Arbitrage (RDO) pour l’Afrique francophone, le Rwandais Athanase Nkubito, nous a donné son avis sur le sujet.
Manque de programme de développement des arbitres…
À l’image des joueurs, les arbitres ont aussi besoin d’encadrement, de structures qui les suivent de façon permanente. « Les arbitres c’est comme des joueurs, on doit les préparer. C’est un projet, tout une procédure d’avoir un bon arbitre. Pour avoir un arbitre à la Coupe du Monde par exemple, il faut 4 ans. On sélectionne, on prépare régulièrement et ça nous prend 4 ans pour arriver à la dernière étape. Avant d’avoir de bons arbitres, il faut avoir des académies d’arbitrage, de bons instructeurs, un programme permanent… Tout ça, ce sont des paramètres obligés de nos jours. Vous pouvez avoir un arbitre avec un talent exceptionnel, mais si vous voulez avoir un ou des trio d’arbitrage, il faut les préparer dès le bas âge. C’est ce qui nous manque, c’est pas seulement en Guinée, c’est un peu partout en Afrique, ce projet a long terme. » explique M. Nkubito.
Faible niveau du football local…
Le niveau du football d’un pays a un lien étroit avec celui de ses arbitres. « Il faut aussi avoir un championnat intéressant pour les arbitres. Si le niveau du football est bas ou moyen, les arbitres aussi seront moyens. Les arbitres doivent être formés à un arbitrage moderne avec des instructeurs formés, à jour et à la hauteur. On ne peut pas désigner les arbitres guinéens pour les grandes compétitions alors qu’au pays, le niveau du football est aussi bas… »
La solution…
En guise d’approche corrective, l’expert FIFA prône l’implication de toutes les parties prenantes du secteur. « Pour qu’on parle de développement d’arbitrage, il faut cette pyramide de dirigeants, dès le bas niveau jusqu’au sommet, à la fédération, des instructeurs, des encadreurs d’arbitres, un travail permanent, c’est ça le secret… » nous a confié le Rwandais.
Il faut rappeler que cette formation d’arbitres d’élite de 5 jours a été organisée par la fédération guinéenne de football et a concerné 30 participants (dont 6 femmes), qui ont suivi des séances théoriques et pratiques avec les instructeurs de la FIFA Madame Marwa Hanachi, instructrice Physique, et Monsieur Raphaël Evehe, instructeur Technique.