En collaboration avec le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), le ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, a procédé ce mercredi 5 juillet 2023, à l’ouverture de l’atelier sur l’implantation et la réglementation de la filière Drone en République de Guinée. La cérémonie s’est déroulée dans un réceptif hôtelier de la place en présence des partenaires techniques et financiers du département et les membres du gouvernement.
Devant des experts du domaine, les cadres du département en charge de la formation professionnelle en Guinée, ont expliqué clairement l’objet visé par cet atelier de grande envergure. Selon Madame Sylla Tiguidanké, Directrice adjointe du Numérique au sein du ministère de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, les drones sont utilisés en Guinée, mais personne ne sait à date qui les détient encore moins ce qu’ils en font. C’est en partant de ce constat que le département dirigé par le ministre Alpha Bacar Barry s’est fixé pour objectif de réglementer l’utilisation de ces appareils au niveau des fournisseurs, de la douane jusqu’à l’utilisation finale. Il prévoit également au terme de cet atelier de mettre en place des textes de loi ainsi qu’une plateforme digitale pour gérer toutes les entrées et sorties, jusqu’à l’utilisation de ces drones et surtout impliqué toutes les parties prenantes.

« Tous les ministères sont impliqués pour la réalisation de ce projet-là via les points focaux qui travaillent avec nous depuis les départements. L’objet de cet atelier, c’est de valider deux documents qu’on a rédigés depuis des mois. Aujourd’hui, il est très difficile de dire le nombre, mais il y a 21 personnes qui sont formées pour l’utilisation des drones dans notre pays », a fait savoir Madame Sylla.

Pour le ministre, Alpha Bacar Barry, ce qui est plus important à travers cet atelier qui dure trois jours est que les participants en compagnie des experts vont se pencher sur comment les Guinéens eux-mêmes vont pouvoir fabriquer des drones et surtout faire en sorte que le développement s’accélère dans certains secteurs à travers ces drones. « Je pense que nous sommes sur la bonne voie, nous allons commencer par échanger, rendre clairs et durables les textes, et surtout mettre en place ce mécanisme de consultation et de dialogue entre les différents départements ministériels, et ce, avec l’aide de nos partenaires techniques et financiers. Je plaiderais aussi pour que nous ayons notre propre politique de drones en Guinée et que nous puissions les fabriquer, les assembler ici ».
Dans sa prise de parole à l’ouverture de cet atelier, Luc Joel Grégoire, représentant du PNUD en Guinée, est revenu sur comment ce projet a été constitué. Ensuite, il a salué l’implication et le rôle prépondérant joué par le ministre, Alpha Bacar Barry, dans la mise en œuvre de ce projet.

« Ce projet est le fruit d’une réflexion de très grande envergure. Puisque la Guinée s’est inspirée de meilleures législations pour servir de modèle sur le continent, et même ailleurs dans le monde, bien de pays industrialisés n’ont pas un cadre juridique et réglementaire aussi précis. Je voudrais rendre hommage au ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle (Alpha Bacar Barry, NDLR), par ce que sur l’usage professionnel et civil des drones, il a joué un rôle majeur, connaissant parfaitement la matière pour soutenir le travail qui a consisté à regarder l’usage multisectoriel du drone, que cela soit dans l’agriculture, l’industrie, les mines, les services… Il y a eu un travail de très grande envergure qui a montré 120 à 150 usages possibles et le gain qu’une telle stratégie pouvait apporter à la Guinée dans sa transformation structurelle, tant en mode de production que la consommation. Je voudrais aussi saluer le ministre pour l’engagement qu’il a pris à soutenir l’Académie nationale de drone et surtout la mise en place des plates-formes dans chacune des régions. Plates-formes qui permettront aux incubateurs, à l’écosystème entrepreneurial aussi de positionner à travers le secteur privé, les possibilités de services rentables, service à bénéfice multisectoriel avec une capacité à créer des emplois pour les jeunes, dans tous les métiers autour de l’usage de drone, et ça, c’est quelque chose de significatif ».
Dans certains pays voisins comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, depuis 2019, il y a eu la réglementation en de ces aéronautes électroniques. C’est pourquoi, le ministre d’État, ministre de la Sécurité et de la protection civile, Général Bachir Diallo, estime que cet atelier vient à point nommé. Le projet va toucher les secteurs comme l’agriculture, les mines, les télécommunications, les transports, les infrastructures, de la protection et de la sécurité, de la surveillance environnementale, de la pêche.

« Au cours de cette cérémonie dédiée à la présentation du document du projet et du cadre juridique de l’exploitation du drone en Guinée, il faut rester extrêmement vigilant. Il est donc impératif que ces propriétés technologiques soient mises à profit de façon juste, éthique et responsable. Nous sommes bien conscients des risques qui peuvent peser sur l’utilisation non réglementée des drones sur la sécurité nationale en particulier, dans une région comme l’Afrique de l’Ouest où la criminalité transnationale et beaucoup de risques sont prédominants. C’est pourquoi, même si nous nous réjouissons du potentiel de cette technologie, mais nous sommes ici pour réfléchir, analyser et discuter afin de mettre un cadre réglementaire solide, pour assurer son utilisation responsable. Des règles qui garantissent que l’utilisation des drones contribue à la sécurité, la stabilité et le bien-être de tous les Guinéens. Autrement dit, une Guinée où l’innovation technologique et la sécurité vont de pair. Ensemble, nous pouvons construire une Guinée, dont nous tous pouvons être fiers », a expliqué le ministre Bachir Diallo.
Le coût de ce projet qui a une durée de 4 ans est évalué à plus de 6 millions de dollars.

