Les responsables de la Fédération syndicale autonome des banques et assurances et instituts de microfinances de Guinée (Fesabag) sont divisés sur la conduite à tenir face la grève déclenchée par l’inter-centrale Cntg-Ustg suite à l’augmentation du prix du carburant.
Le secrétaire général de la Fesabag, Abdoulaye Sow, a déclaré que la Fesabag n’est pas solidaire à la grève sur le carburant. «Nous nous sommes réunis pour échanger avec les travailleurs du secteur financier pour que chacun comprenne la situation. Aujourd’hui, nous n’avons aucun intérêt à suivre la grève déclenchée par l’inter-centrale syndicale, nous n’avons rien à gagner dans cette grève et nous leur avons toujours apporté la solidarité nécessaire mais nous avons constaté que c’était une peine perdue. Alors nous avons pris une grande décision du bureau exécutif de la fesabag pour dire que cette fois-ci, nous ne faisons pas une grève de solidarité. Voilà ce qui nous a motivé et vous avez vu la réaction des travailleurs. Tout le monde est avec nous, tout le monde est d’accord avec nous, nous sommes une famille dans le secteur financier, nous n’allons pas suivre une grève pour perdre du temps, nous voulons gagner quelque chose », a-t-il déclaré ce mercredi au sortir d’une assemblée générale à la Bourse du travail.
Cette déclaration de M. Sow a été sitôt contestée par la première Secrétaire générale adjointe de la Fesabag, Mme Oliano Yvone Coumbassa qui dénonce une prise de position unilatérale d’Abdoulaye Sow qui, selon elle, n’a pas daigné avertir les structures à la base. «Je conteste cette déclaration parce que je suis la première secrétaire générale de la Fesabag. On n’a pas été consulté. La Fesabag n’est pas une société privée de quelqu’un. Ce n’est pas le moment de se désolidariser à l’Ustg», explique-t-elle.
«Après cette sortie du secrétaire général, ajoute-t-elle, j’ai même honte d’être membre de la Fesabag. Nous sommes affiliés à l’Ustg depuis plus de 20 ans. L’Ustg est le bébé de la Fesabag. Et on ne peut verser l’eau salée avec son bébé. Un secrétaire général qui dit qu’on va quitter l’Ustg parce que celle-ci négocie de salaire de 1 million ou 2 millions Gnf et créer notre centrale parce que nous avons un salaire décent, lui, ce n’est pas un leader. Je ne suis pas d’accord avec ce comportement. Nous avons été mandatés par la base. Nous allons nous mobiliser et si nous devons prendre une décision, il faut que tous les travailleurs soient impliqués».
L’inter-centrale syndicale CNTG-USTG a déclenché une grève de 3 jours, du mercredi 4 à vendredi 6 juillet. Elle demande au gouvernement de ramener le prix du carburant à 8000 avant l’entame des négociations.
Si le gouvernement ne satisfait pas sa revendication après l’expiration du délai, le syndicat projette d’organiser une grève générale illimitée dans tous les pays.