C’est désormais clair pour les Forces vives de Guinée, la machine est grippée, il faut donc inverser la tendance.

Les stratégies adoptées jusque-là face au pouvoir militaire n’ont pas permis d’obtenir gain de cause en tout cas sur la véritable question du dialogue qui reste une préoccupation majeure.

Entre interdiction des manifestations, menace contre les organisateurs et réquisition de l’armée, la junte guinéenne, visiblement hostile à la critique, tente d’étouffer toutes les voies critiques. Le Cnrd s’en fout pas mal de ce que l’opinion dira de ses démarches “antidémocratiques”.

Se tourner vers une stratégie mieux adaptée au contexte, c’est ce que semblent comprendre les opposants. Après deux appels à manifester qui ont été ignorés sur la route Le prince, bastion de contestation politique ces dernières années, les Forces vives de Guinée ont annoncé une trêve durant le mois de juin. Le pèlerinage à la Mecque, les examens nationaux et la situation économique en prélude à la fête de Tabaski sont entre autres quelques raisons invoquées par les acteurs sociopolitiques.

Mais après cette trêve, quelle stratégie pour les forces vives de Guinée ?

La question a tout son sens dans la mesure où la transition suit son cours normal. Le CNT avance dans ses activités d’élaboration d’une nouvelle Constitution, le gouvernement et ses partenaires travaillent pour le respect du chronogramme de 24 mois de transition, les recommandations issues du cadre de dialogue sont aussi en train d’être vulgarisées

C’est justement la question du dialogue qui est le point d’achoppement entre le Cnrd et les FVG qui exigent que cela soit sous la médiation de la Cedeao. Intransigeant, le gouvernement invite les acteurs à rejoindre le cadre déjà existant. C’est un peu comme la méthode utilisée par Alpha Condé qui, à l’époque, clamait que « le bateau est en marche et il n’attendra pas un passager qui refuse de s’embarquer ».

Face à un tel schéma, il faut dire que l’entente n’est pas pour demain entre le gouvernement de Bernard Goumou et les acteurs politiques concernés en dépit de satisfaction de quelques préalables obtenus, notamment, la levée du contrôle judiciaire contre les leaders politiques et la libération des responsables du FNDC.

Toujours est-il que les Forces vives de Guinée doivent mettre cette pause à profit pour mieux réfléchir à des nouvelles stratégies, même si du côté du gouvernement, l’on est convaincu que la situation est sous contrôle. Mais c’est sans compter sur la détermination des acteurs qui tiennent mordicus à faire plier la junte.