Invité du JT de la RTG, ce jeudi 4 mai 2023, le chef d’état-major est revenu sur la dissolution du Bataillon de la sécurité présidentielle (BSP), ses prétendues relations ‘‘mitigées’’ avec le président de la transition. Ainsi que le limogeage du commandant du Centre d’entrainement aux opérations de maintien de la paix de Samoreya et le directeur de renseignement militaire de l’état-major des armées. Colonel Sadiba Koulibaly rassure qu’il n’y a pas de conflit entre lui et le colonel Mamadi Doumbouya, ni le ministre de la Défense, le général à la retraite Aboubacar Sidiki Camara ‘‘Idi Amin’’, encore moins le Haut commandant de la gendarmerie nationale, colonel Balla Samoura.
«Il n’y a aucun problème entre le président de la transition et moi», a-t-il rassuré d’emblée et dément la rumeur faisant état de son déménagement du Camp Samory Touré pour le Camp Alpha Yaya Diallo.
«Je n’ai jamais déménagé. Malgré tout ce qui dit, je n’avais pas voulu répondre. Mais, pour soulager la population, il est important qu’on éclaircisse ça une fois pour toute. Je n’ai jamais déménagé. Il n’y a jamais eu la moindre altercation ni entre moi et le ministre de la Défense, ni entre moi et le Haut commandant de la gendarmerie nationale pour quelques motifs que ce soit. Il faut que les gens se rassurent ».
En ce qui concerne le limogeage du commandant du Centre d’entrainement aux opérations de maintien de la paix de Samoreya, le chef d’état-major donne les raisons. « Vous savez que nous sommes dans une logique. Dès le 5 septembre 202, le président de la transition a été clair que la justice sera la boussole de la transition. On ne peut pas continuer à inquiéter les civils chaque fois qu’il y a la moindre faute et mettre les militaires à l’abri. Je ne vais pas trop m’étendre sur ce sujet qui est pendant devant la justice. Qu’à cela ne tienne, pour le cas du Centre d’entrainement aux opérations de maintien de la paix, il y a eu vole d’armes, disparition d’une quantité d’armes dans le magasin d’armement du CMP. Quand une telle chose arrive partout dans le monde que ça soit en France, aux Etats-unis, dans les pays africains, le premier responsable c’est le commandant de l’unité. On ne blague pas avec les questions d’armes. L’enquête est en cours. Il n’a pas été puni parce qu’il est le fautif, il a été tout simplement parce que celui le responsable et qu’il a manqué à ses responsabilités.
«Pour ce qui concerne le directeur de renseignement militaire. Vous savez tous que la lutte contre les produits toxiques a été initiée sous l’égide du président de la transition et avec le CNRD. Lequel CNRD englobe toutes les Forces de défense et de sécurité. C’est dans cette foulée qu’il y a eu certaine saisie des médicaments par la douane et par d’autres services compétents, même le long de certaines frontières. Quand ces médicaments sont confiés à un responsable et qu’ils disparaissent, la moindre de chose c’est de prendre des mesures administratives contre l’intéressé et de le mettre à la disposition de la justice. C’est ce qui s’est passé», a justifié l’officier supérieur.
Pour ce qui est de la dissolution du Bataillon de la sécurité présidentielle, colonel Sadiba Koulibaly a fait savoir qu’il s’agit simplement d’une formalité administrative. «Au temps du feu président le général Lansana Conté, l’unité qui assurait sa sécurité s’appelait le Bataillon autonome de la sécurité présidentielle. A sa mort en 2008, les nouvelles autorités à la tête le capitaine Moussa Dadis Camara, le régiment commando est créé. Quand le général Sékouba a pris les rênes du pays, il a déployé ce régiment commando à Samoreya pour constituer ce qu’on a appelé le Bataillon spécial des commandos en attente dans le cadre de la force africaine en attente. Après l’investiture du président Alpha Condé en 2011, le Bataillon de la sécurité présidentielle a été créé. C’est ce bataillon qui a assuré sa sécurité jusqu’au 5 septembre 2021. A partir de cette date, les missions de protection du président sont révolues au Groupement des forces spéciales. Donc, le Bataillon de la sécurité présidentielle qui n’avait plus de mission officielle a été cantonné au KM36.
Pour l’ouverture des frontières avec les pays voisins, il y a eu une évaluation au cas par cas des risques que nous encourions en ouvrant les frontières. L’une des recommandations phares a été le fait qu’il faut renforcer le volume des forces. C’est pendant ce temps que les éléments qui constituaient le BSP ont été déployés le long des frontières et dans certaines unités. Quasiment, depuis cette date, c’est une unité qui n’existait plus de fait. Mais administrativement, en vertu du parallélisme des formes seul un décret peut abroger un décret. Le décret qui a mis le BSP en place n’était rapporté jusqu’à date, et les éléments qui existaient dans d’autres unités continuaient toujours à être listés sous le titre de BSP. Donc, il était temps de mettre fin à cette situation. C’est pourquoi ce décret a été pris», a martelé celui que l’on considère comme le numéro 2 du CNRD.