Le passage du prix du litre de carburant de 8 mille à 10 ùille GNF à la pompe, engendre de conséquences sociales inédites. Ce mercredi 04 juillet, des jeunes de la commune de Ratoma sont dans la rue. Ils entendent ainsi « empêcher toute circulation, conformément au mot d’ordre de grève, lancé par les syndicalistes » et la journée ville morte déclenchée par les ‘’Forces sociales de Guinée’’.
Pour protester contre la mesure gouvernementale qu’elle juge ”unilatérale”, l’intercentrale CNTG-USTG a déclenché une grève générale de trois (3) jours, sur toute l’étendue du territoire national. Ce à compter de ce 04 juillet 2018.
Il est 10h30 au rond-point Cosa. Les services de sécurité sont visibles sur les lieux. Mais la route qui mène dans le quartier est minée par des barricades. Les jeunes bloquent la circulation et exigent aux motards et chauffeurs de faire demi-tour. On assiste à des jets de pierres et menaces. Même les piétons ne sont pas à l’abri.
« On partait pour le travail, mais à Cosa ici, la route est complètement bloquée. L’augmentation du prix du carburant est l’unique raison », témoigne Ibrahima Diogo Diallo, passant.
« Nous attendons voir si l’accalmie va revenir pour passer. En ce moment il n’y a vraiment pas de route », confie pour sa part Alpha Mamoudou Baldé.
« Il n’y pas de circulation du tout. Le mieux c’est de rentrer à la maison. Avec ces jets de pierres, si on te cogne tu n’as pas où te plaindre », conclut Mamadou Saliou Diallo.
La route Leprince
Sur la route Leprince, c’est la même situation, voire pire d’ailleurs. Parce que là, des affrontements ont été signalés çà et là. Les magasins et boutiques sont fermés ainsi que la circulation est bloquée. Seuls quelques conducteurs de motos taxis font la navette, rendant ainsi le déplacement des citoyens très difficile. Sur un trajet autrefois à 5000 Gnf, le transport ne coûte pas moins de 10 000 Gnf. Beaucoup des témoins rencontrés s’en sont plaints.
Les endroits réputés chauds de Conakry sur l’Axe n’ont pas manqué à leur réputation. Des affrontements sporadiques se déroulent à l’instant (13h40) dans les quartiers de Hamdallaye, de Bambeto, de Coza.
Des accrochages entre des jeunes et des forces de l’ordre ont été signalés. Plusieurs témoignages font état des quelques blessés légers et des interpellations.
A Cosa, deux jeunes ont été interpellés par la Compagnie mobile d’intervention et de sécurité (CMIS 3). L’un pour avoir filmé et l’autre était, selon des témoins, de passage.
Plusieurs conducteurs de motos taxis en partance à Nongo ont été chômés de retourner par des jeunes qui exigent le respect du mot d’ordre de grève lancé ce mercredi 4 juillet 2018 pour trois jours par l’inter-centrale syndicale, Cntg-Ustg, contre l’augmentation du prix du carburant à la pompe.
Le mouvement social, à l’expiration du délai 72 heures de la grève générale perlée dans le pays du 4 au 6 juillet, projette de lancer «une grève générale illimitée sur toute l’étendue du territoire national».
Périphéries de Conakry
Dans les préfectures de Coyah et de Dubréka, l’atmosphère est mi figue mi raisin. La première journée de grève perlée des syndicalistes sur l’augmentation de prix du carburant a été différemment respectée, dans les périphéries de Conakry, ce mercredi 04 juillet 2018. La circulation est totalement paralysée sur l’axe Leprince conduisant au centre de la préfecture de Dubréka. Boutiques, marchés et stations sont restés ouverts, mais aucune circulation d’engins ne laisse paraître sur la route. Certains citoyens sortis travailler sont obligés de marcher pour rejoindre leur lieu de travail ou maison.
Quant à l’axe l’autoroute Fidel Castro qui même au centre de Coyah, la circulation est restée fluide, boutiques et marchés sont restés ouverts notamment au Km36 et à Lansanaya Barrage. Une pléthore de minibus et taxis a été remarquée, mais sans pour autant assez de monde. L’effet de la grève s’est montré peu visible de ce côté.
Avec la collaboration de Malick, Sadio et Kadiata