Camara Laye est sans doute le plus célèbre des écrivains d’origine guinéenne. Engagé dans la littérature, l’auteur de ‘L’Enfant noir’ ne se coupera pas les ponts avec la sphère politique qui n’est pas incompatible avec ses idéaux. Il deviendra ambassadeur mais ses convictions vont le mettre en mal avec Sékou Touré. Persécuté, Camara Laye s’exile à Dakar où il mourra le 4 février 1980.
Une grande plume de la littérature africaine d’expression française, Camara Laye est né à l’orée de 1928, plus précisément le 1er janvier, à Kouroussa en Haute-Guinée. Descendant d’une lignée de forgerons, aussi bien du côté de sa mère que de son père, le jeune Camara Laye va partager son enfance entre l’atelier de son père et l’école française. Ces différents passages de sa vie vont servir de prétexte à la naissance de son premier roman et chef-d’œuvre “L’Enfant noir” publié en 1953. Ce classique obtiendra le prix Charles Veillon en 1954. D’autres productions suivront comme Le Regard du roi (1954), Dramous (1966) et Le Maître de la parole (1978).
Après l’indépendance impréparée de la Guinée, le président Sékou Touré lance un appel aux intellectuels africains pour venir y travailler. Après une formation en France dans l’ingénierie mobile et en aéronautique et construction automobile, Camara Laye retourne donc en Guinée pour venir au chevet de la nouvelle république. Il deviendra ainsi le premier ambassadeur de la Guinée au Ghana, puis d’autres postes de responsabilité lui seront confiés comme celui du directeur de l’institut national de la recherche et de la documentation.
Emprisonné par le régime de Sékou Touré pour ses prises de position, Camara Laye va s’exiler au Sénégal après être passé par la Côte d’Ivoire. Il travaille à l’Institut fondamental de l’Afrique noire (IFAN) en tant que chercheur. Il décède à Dakar le 4 février 1980.