Des anciens employés de l’Agence nationale d’assainissement et de salubrité publique (ANASP) ont empêché, ce mercredi 3 novembre 2025, l’inauguration du nouveau garage destiné aux véhicules de gestion des déchets solides. Ils conditionnent leur retrait des lieux au paiement de leurs indemnités, qu’ils estiment à plus de 3,8 milliards de francs guinéens, un montant réclamé depuis trois ans.
Selon le collectif, 408 anciens agents sont concernés. Leur porte-parole, Alpha Traoré, déplore un dossier qui n’avance pas : « Nous sommes 408 anciens travailleurs. C’est l’ANASP elle-même qui nous a informés que l’État avait confié l’assainissement à un autre service, sans toutefois nous libérer officiellement. Nous avons tous déposé nos contrats de travail. Ils les ont transmis à l’Inspection générale du travail, où les calculs d’indemnisation ont été effectués. Tous les documents, y compris le procès-verbal, ont été déposés pour le paiement.»
Il ajoute que les démarches n’ont jamais abouti : « Cela fait trois ans que nous négocions, que nous sensibilisons et que nous attendons. Mais ils n’ont jamais eu le courage de payer les primes de séparation. Ils n’ont jamais eu non plus le courage de payer les pensions des travailleurs. »
Alpha Traoré rappelle que les agents avaient accepté de patienter jusqu’à la fin des travaux sur leur ancien site : « On nous avait demandé d’attendre la fin des travaux ici, à l’ancien dépôt où nous travaillions. Les travaux sont terminés, nous nous sommes réunis et nous disons maintenant : s’ils veulent inaugurer, qu’ils nous paient d’abord afin que nous libérions les lieux. »
Estimant la somme due à « trois milliards huit cents millions de francs », le collectif affirme qu’il restera mobilisé : « Nous sommes fatigués d’être dans la rue comme des manifestants. Nous avons travaillé pendant plus de trente ans, sous la pluie, sous le soleil, sans primes, sans congés, et parfois même en subissant des humiliations. (…) Tant que nous ne serons pas payés, nous resterons sur place. »
Le porte-parole insiste par ailleurs sur l’absence de toute motivation politique : « Nous ne sommes pas des saboteurs. Nous ne voulons pas être mêlés à des troubles. Mais il est nécessaire d’attendre ici l’inauguration pour obtenir notre argent. Nous n’avons personne d’autre que nous-mêmes. »
Les ex-travailleurs jurent qu’ils n’abandonneront pas leur mouvement tant que leurs droits ne seront pas intégralement payés.

