La semaine africaine des sciences a été lancée ce lundi 3 décembre 2018 à l’Université Abdel Gamal Abdel Nasser de Conakry conjointement avec la journée nationale de la recherche et de l’innovation technologique.
Le Next Einstein Forum (NEF) est une initiative de l’Institut africain des sciences mathématiques (AIMS) en partenariat avec la Fondation Robert Bosch. Pour promouvoir le développement de la science, l’institut a décidé de la célébration de la semaine africaine des sciences dans les pays africains. Cette année, elle se déroule dans 35 pays de l’Afrique.
Alpha Kabinet Keita, ambassadeur de Next Einstein Forum, explique : “La tenue de la semaine africaine des sciences en Guinée correspond à une vision, celui de promouvoir les sciences, la technique et l’innovation dans nos sociétés. C’est aussi un souhait de voir les sciences occuper toute la place qui leur revient dans le processus de développement de notre pays et plus largement de notre continent. C’est un processus pour lequel la contribution de tous est essentielle“.
Mettre le développement de la science au bénéfice des populations, c’est l’objectif visé par les trois Guinéens qui ont intégré le Next Einstein Forum : “A l’issue d’un processus très sélectif, nous avons été trois Guinéens à intégrer la communauté du Next Einstein Forum. Deux lauréats et un ambassadeur. En intégrant cette prestigieuse communauté scientifique, nous nous sommes engagés à tirer profit des sciences au bénéfice de nos communautés. C’est ainsi, en tant qu’ambassadeur je me suis engagé à organiser la semaine africaine des sciences en Guinée. Cette semaine africaine des sciences sera l’occasion de mener des activités dans le but de rapprocher les sciences, la société et le politiques. Notre souhait est de voir se développer dans notre pays et plus largement au niveau du continent une recherche scientifique éthique, efficace et compétitive capable de répondre aux questions de développement.“
Pour sa part, le vice-président du Next Einstein Forum, le Guinéen Dr Youssef Travaly, il a déploré le fait que seulement 20% de jeunes s’intéressent à la filière scientifique et que la technologie n’occupe que 20 % des produits intérieurs bruts (PIB) des pays africains : “20%, ça représente aujourd’hui le taux de jeunes qui s’engagent dans une filière scientifique contre 80% de jeunes qui vont vers les filières littéraires. 20%, ça représente également en moyenne le pourcentage que les technologies occupent dans les Produits intérieurs bruts (PIB) des nations africaines. C’est un sérieux problème lorsqu’on parle de transition vers l’économie de la connaissance. Donc il est clair qu’aujourd’hui, si on veut changer ces indicateurs, on doit prendre des mesures radicales, pas seulement au niveau du système éducatif, mais au niveau de la chaîne de valeur de l’éducation.”
Dans son intervention, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Abdoulaye Yéro Baldé a indiqué que la tenue de cette rencontre marque le signe qu’Alpha Condé veut faire de la promotion du développement de la science et de la technologie le levier du développement de la Guinée.
« Nous espérons que le gouvernement guinéen va mettre en œuvre toutes les ressources nécessaires pour que la Guinée soit dans un avenir proche, considérée comme un pays auquel on pense quand on parle de recherche scientifique et d’innovation cela grâce au génie créateur de ses enfants. Donc mon espoir est que d’ici quelques temps, le prochain Einstein provient de la Guinée. Et vivement, nous souhaitons, monsieur le ministre d’Etat à la Justice, que vous soyez notre interlocuteur auprès du président de la République, pour que les moyens accordés à la recherche soient davantage renforcés dans nos universités pour que nous soyons à la hauteur des enjeux qui se posent à nous dans le cadre de cette mondialisation que nous connaissons», a-t-il ajouté.