Depuis un mois, les cours sont perturbés dans les écoles à cause de la grève déclenchée par le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) le 3 octobre 2018. Abdourahamane Baldé, président du Parlement des jeunes leaders de la société civile donne son point de vue sur cette crise sociale. C’était lors d’une conférence de presse animée à Nongo, dans la commune de Ratoma.
« Ce qui est recherché à l’intérieur d’un système éducatif, c’est la qualité et l’excellence. La qualité a comme objectif de mener les apprenants vers la réussite. Ce n’est pas d’identifier les meilleurs, mais de mener l’ensemble des gens qui s’inscrivent dans le système éducatif vers la réussite. L’excellence, à la différence de la qualité, a comme but, de pousser l’élite, les meilleurs, vers la réussite. Vous avez l’ensemble des apprenants qui s’inscrivent dans un système éducatif donné, qui ont droit à l’accès à l’éducation, notamment à la réussite, mais vous avez également l’élite qui sort du lot, qui doit être poussé dans le cadre d’un programme d’excellence, vers un meilleur apprentissage par rapport aux autres », a expliqué M. Baldé, avant d’accuser l’Etat guinéen de n’avoir pas une vision claire du système éducatif national : « […] Malheureusement nous avons un problème. L’Etat n’a pas de vision réelle du système éducatif. Aujourd’hui j’entends les gens dire qu’ils veulent que leur salaire soit augmenté. Ils ont parlé de 8 millions GNF. L’Etat a envoyé des enseignants contractuels dans les classes. Je pense que ni l’un ni l’autre n’a apporté une solution au problème qui est posé. Pourquoi, parce qu’on n’a pas encore analysé le ratio de nombre de personnes inscrites dans le programme d’enseignement et le nombre de personnes qui réussissent au terme de l’apprentissage. Il y a énormément d’enfants qui échouent au niveau d’examen d’entrée en 7ème Année, et qui ne parviennent pas à reprendre. Ces gens-là sont abandonnés. Ils ne parviennent à rien faire après avoir échoué. Il y a beaucoup de gens qui échouent au niveau du BEPC. Eux aussi ne foutent absolument rien. Certains parmi eux s’inscrivent dans les programmes techniques, les ENI, mais en réalité il n’y a pas de suivi. Au baccalauréat on n’en parle pas. Dans l’ensemble des gens qui ont échoué, ceux qui ont des moyens s’inscrivent dans des programmes de formation technique, mais la plupart d’entre eux sont laissés pour compte. Et ça c’est symptomatique de la violence qui mine aujourd’hui le pays. »