Condamné par la Cour de sûreté de Conakry en septembre 2000 à cinq ans de réclusion criminelle pour atteinte à la sûreté de l’État, Alpha Condé est détenu en prison depuis son arrestation en décembre 1998.
L’opposant au régime Conté était accusé de recruter des mercenaires notamment en Sierra Leone et au Liberia afin de déstabiliser la Guinée. Arrêté dans la région forestière, le président du Rassemblement du Peuple de Guinée sera détenu malgré les nombreuses dénonciations des puissances occidentales.
Ayant bénéficié d’une grâce présidentielle, Alpha Condé est sorti de prison vendredi soir 16 mai 2001. Cette grâce intervient après que des chefs d’États occidentaux et africains et de nombreuses organisations de défenses des droits humains aient appelé à la libération de l’opposant.
La Guinée organise une élection présidentielle le 21 décembre 2003, élection qui sera boycottée par l’opposition qui est représentée par Bâ Mamadou de l’UFDG, Jean Marie Doré de l’UPG, Siradiou Diallo de l’UPR, Sydia Touré de l’UFR.
Alpha Condé qui ne pouvait pas se présenter ni être électeur après sa condamnation en septembre 2000 a bénéficié avec tous les prisonniers « pour des délits à caractère politique » d’une loi d’amnistie votée le 09 novembre 2003 par 88 des 114 députés de l’Assemblée Nationale guinéenne. Malgré cette loi d’amnistie, Alpha Condé du RPG décide tout de même de ne pas se présenter à cette présidentielle.
Parti de la Guinée quelques mois après sa libération, Alpha se dit en exil en France, dimanche 3 juillet 2005, le président du RPG regagne Conakry après plus de deux ans passés hors du pays. Ayant boycotté la présidentielle de 2003, Alpha Condé rentre en Guinée pour organiser son parti pour les élections communales de la fin d’année 2005.
Accueilli par ses militants à Conakry, Alpha Condé a scandé : « d’aucuns ont dit que l’opposition était anéantie, d’autres, que nous étions à bout de souffle. Aujourd’hui, pourtant, nous avons montré au monde entier que l’opposition était bel et bien vivante et active. Ensemble, nous pouvons sauver ce pays. Il y a eu trop de souffrances ».
