Les 201 familles qui habitent autour de la décharge de Dar-Es-Salam, dans la commune de Ratoma, ont « refusé » d’aller récupérer, le lundi 2 juillet, leurs primes de dédommagement au gouvernorat de la ville de Conakry. Et le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, le général Boureima Condé, leur a donné un ultimatum de 24 heures pour quitter les lieux.
L’Etat guinéen a déboursé 4 milliards 20 millions GNF pour dédommager les riverains de la décharge de Dar-Es-Salam. Mais lundi, aucune famille n’est allée récupérer son argent. Le ministre Boureima Condé prévient toutes les familles riveraines que le déguerpissement aura bel et bien lieu. Il leur donne 24 heures : «Nous constatons que malgré la disponibilité des 4 milliards 20 millions de francs guinéens pour les 201 familles recensées, aucune d’entre elles n’a daigné répondre à notre appel. Nous lançons un appel qui arrive à expiration dans les 24 heures. Si personne ne vient chercher son argent à titre d’accompagnement, nous passerons directement au déguerpissement. Nous souhaitons qu’une oreille attentive et citoyenne soit prêtée à ce message, parce qu’il s’agit d’une part, de l’occupation illégale d’un patrimoine de l’Etat et d’autre part, de vies humaines en danger.»
Selon Boureima Condé, les familles qui occupent la décharge ne peuvent pas exhiber un titre foncier, une façon pour lui de justifier l’illégalité de l’occupation des lieux: «Personne parmi les riverains de la décharge ne peut vous exhiber le moindre document d’attribution officielle d’une quelconque parcelle. […] Ceux qui pensent qu’il faut continuer dans la décharge de façon illégale et s’exposer encore à d’autres éboulements, auront à choisir. En tout cas, l’Etat a déjà choisi de les accompagner à travers cette enveloppe humanitaire de 20 millions par famille avant de les déguerpir».
Il faut rappeler que le mardi 22 août 2017, un éboulement de la décharge a fait neuf morts. Depuis, les autorités tentent de faire comprendre aux riverains les risques qu’ils courent en habitant ces lieux.