Ancien ministre de la communication, par la force du temps, devenu porte-parole de l’opposition guinéenne, Alhoussein Makanera Kaké, est «satisfait» de l’issue de la rencontre entre le chef de l’Etat et le Chef de file. «L’opinion à évoluer», pense t-il, qu’elle ne laissera plus passer la violation des accords.
Makanera a bien accueilli le document officiel qui a sanctionné la rencontre du lundi 2 avril entre le président Alpha Condé et l’opposant Cellou Dalein Diallo. «J’estime qu’aujourd’hui, les lignes ont bougé, la situation à changé et que le président de la République est revenu aux meilleurs sentiments pour comprendre qu’au-delà d’une élection, il y a le pouvoir. Mais au-delà du pouvoir, il y a la légitimité autour de la valeur partagée».
Le porte-parole de l’opposition estime que si le chef de l’Etat respectait son engagement et que le contentieux électoral était rapidement évacué, «tous les guinéens (devraient) être heureux par cet acte qu’Alpha Condé vient de poser en rencontrant le chef de file de l’opposition».
Des promesses sans garantie
«C’est vrai», souligne Makanera, que l’opposition n’a jamais été satisfaite à 100% par les engagements du chef de L’Etat, mais dire que cela n’a servi à rien, il n’est «pas d’accord».
«Le simple fait qu’aujourd’hui tout le monde pose la question si le président va respecter son engagement, il va s’en dire que cela a produit des effets. Ça prouve que Cellou Dalein Diallo et l’opposition sont de bonne foi. Si l’engagement n’est pas respecté c’est du côté d’Alpha Condé (qu’il faut chercher le problème, Ndlr)».
L’opposant invite la presse, la société civile, les institutions républicaines ainsi que les citoyens à faire en sorte que cette fois-ci, «ça réussisse». «Dans un pays où les citoyens ne font pas confiance aux institutions, on ne va jamais parler de paix, a plus forte raison de développement. Pour qu’il y ait confiance réciproque, il faut qu’il ait le respect des engagements», enseigne l’ancien ministre de la Communication.
«Le simple fait que l’opinion se rend compte que Alpha ne respecte pas son engagement cela dénote d’une évolution des mentalités. Nous ne sommes plus en face d’un Alpha Condé très puissant qui peut traiter les syndicalistes de sauvage».
Au cas où, Alpha Condé ne respectait pas son engagement, l’alternative serait la rue. «Cette fois-ci, nous sommes convaincus que certains militants du Rpg Arc-en-ciel vont nous accompagner. Il y aura un sursaut, soit il respecte l’Accord, ou il part».