Ce mardi, le ministre porte-parole du gouvernement est revenu sur les points de divergence entre son gouvernement et les acteurs sociaux et politiques en Guinée. Selon Ousmane Gaoual Diallo, ce sont les acteurs qui refusent d’accéder au cadre de dialogue qu’ils ont déjà ouvert.
Le ministre a précisé que le gouvernement de la transition ne refuse pas le dialogue: «Il y a de l’incompréhension sur ce que l’on peut appeler dialogue. Le gouvernement a mis en place un cadre de concertation qui a réuni un certain nombre d’acteurs politiques et de la société civile. Il y en a qui étaient absents de ce cadre de concertation. Ils ont réclamé qu’il soit mis en place un cadre de dialogue. C’est ce que le premier ministre a procédé, mais à peine entamé les acteurs importants ont dit qu’ils ne reviendraient plus et ce cadre de dialogue reste toujours sur place, il est ouvert.»
Ousmane Gaoual a rappelé qu’un cadre de dialogue a été exigé sous le régime d’Alpha Condé, et qui a été obtenu au ”forceps”, après qu’il y ait eu des ”massacres, des violences et des destructions de biens”.
«Nous sommes venus au dialogue sans aucune condition. Il y a eu un cadre de dialogue qui a été créé et qui a abouti à des conclusions. Ces conclusions inter-guinéennes n’ont pas été suivies des faits. Cela a entraîné une nouvelle crise qui conduit encore à un nouveau cadre de dialogue et nous sommes revenus autour de la table, qui a donné lieu à un accord et l’accord n’a pas été suivi des faits», a-t-il ajouté.
Le ministre Gaoual pensent que les acteurs politiques et sociaux devraient accorder au CNRD et son gouvernement le bénéfice du doute, sur l’application des éventuels accords qui sortiront du cadre de dialogue déjà mis en place. Mais, c’est le contraire selon lui:
«Actuellement les acteurs politiques et de la société civile refusent même de venir au cadre de dialogue pour dire qu’on leur donne la chance. Qu’on aille à un accord pour juger le CNRD et son gouvernement sur la mise en œuvre… Aujourd’hui, le CNRD appelle au dialogue et on commence à dire: tel et tel partis ne doivent pas prendre part, parce que ce sont des petits partis…»
Le ministre Gaoual Diallo estime aussi que certains acteurs politiques et sociaux sont guidés par d’autres personnes: «Moi je continue de garder des contacts avec beaucoup d’acteurs politiques et de la société civile heureusement. J’ai vu Foniké Manguè et Billo la dernière fois à l’occasion de la célébration du 14 juillet à l’ambassade de France. On s’est vu, on a eu un aparté, on a discuté et on a rigolé sur certaines choses. Et puis on a parlé longuement des crises, et tout. Quand on se rencontre avec tous les acteurs là, nous discutons, nous avons le sentiment qu’on se confond. Quand on se sépare, ce qu’on les entend dire publiquement, nous avons le sentiment qu’ils répètent des discours, aux faits qu’ils ne croient pas.»
La crise politique guinéenne est née de la crise de confiance qui a toujours caractérisé les rapports entre les gouvernants et les gouvernés. Pour y mettre fin, le ministre demande qu’il y ait engagement et un détachement émotionnel.
«Il y un déficit de confiance dans notre société. Cela n’est pas nouveau, mais pour dépasser ce déficit là, il faut beaucoup d’engagement, il faut un détachement émotionnel sur les évènements. Ce n’est pas facile pour celui qui connait l’histoire de ce pays», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo.