La tension monte entre Conakry et Washington. Et pour cause ? Un décompte vers la fin de la transition lancé par l’ambassade des États-Unis d’Amérique à Conakry, sur son site officiel.
Le décompte a été lancé le 2 mars dernier intitulé : En marche vers la démocratie. Une action vue pour bon nombre comme une pression vis-à-vis de la junte guinéenne. Ce que les autorités de Conakry jugent «inacceptable». Pourtant, la publication a l’air tout à fait ordinaire.
« Êtes-vous prêt pour le retour à la démocratie et à l’ordre constitutionnel ? Suivez-nous dans le décompte des jours restants de la transition », avait écrit la représentation diplomatique sur sa page Facebook et a laissé un lien vers le compte à rebours sur son site.
Dans une déclaration faite ce samedi 1er avril 2023, à la télévision nationale, le ministre des Affaires étrangères, Dr Morissanda Kouyaté monte au créneau. Il indique que le rôle de surveillant que les États-Unis se donnent à travers se décompte est inacceptable. C’est pourquoi, il a même interpellé l’ambassade pour demander des explications.
« C’est avec surprise que nous avons découvert sur le site de l’ambassade des États-Unis d’Amérique en Guinée un compte à rebours vers la fin de la transition en Guinée. Je voudrais dire clairement qu’autant les États-Unis sont les maîtres des horloges pour les activités décidées par le gouvernement américain, autant la République de Guinée est le maître des horloges pour les activités décidées par le gouvernement guinéen.
Ce compte à rebours donne l’image d’un surveillant de classe sur des élèves en examen. Ce qui est évidemment inacceptable pour un pays jaloux de sa souveraineté et de son indépendance, comme la République de Guinée. C’est pourquoi, je voudrais porter à la connaissance de nos compatriotes, qu’après-avoir échangé avec les hauts responsables de l’ambassade, j’ai été rassuré que ce compte à rebours n’avait aucunement la prétention de mettre une pression quelconque sur les autorités de notre pays et de leur programme. Il n’a donc aucune valeur contraignante et ne devrait d’ailleurs pas exister… », a déclaré le chef de la diplomatie guinéenne avec un ton ferme.