Le gouvernement guinéen, à travers le ministre de l’Economie et des finances a signé, lundi 1er avril 2019, des accords du financement avec la Banque mondiale et l’Agence française de développement (AFD) d’un montant de plus de 100 millions USD en faveur du Projet d’amélioration de l’accès à l’électricité en Guinée (PAAEG).
Cet accord est composé de 50 millions Usd de la banque mondiale à travers l’Association internationale pour le développement (AID) et de 50 millions d’euros de l’AFD.
C’est dans le but de relever le défi d’améliorer l’accès de l’ensemble de la population à l’électricité que l’AFD a octroyé un prêt concessionnel de 50 millions d’euros à la Guinée. Ce financement consiste à réhabiliter et étendre les réseaux électriques dans la capitale Conakry et les villes environnantes entre autres: Coyah, Dubréka, Manéah, mais aussi Forécariah et Kindia. Il va permettre également d’apporter des solutions d’électrification hors réseau à une dizaine de localités rurales isolées où le réseau d’Edg ne peut pas arriver à moyen terme.
Les impacts concrets du projet sont le raccordement électrique de 701 000 personnes dont 677 000 dans les villes environnantes de Conakry et 24000 personnes en milieu rural isolé grâce à EDG.
C’est un financement assorti d’une condition qui consiste à doter d’un conseil d’administration à l’Agence guinéenne d’électrification rurale (AGER) et d’un engagement à redresser la situation financière d’EDG pour que cette société puisse mener pleinement sa mission.
En dépit de la construction du barrage de Kaléta avec 240 mégawatts, a souligné l’ambassadeur de France, Jean-Marc Grosgurin, la Guinée fait toujours face à un déficit de l’électricité avec un taux moyen d’accès de 29% en 2017 et 18% si l’on retranche les branchements illégaux contre 2% en milieu rural. «En 2020, le barrage de Souapiti (450 mégawatts), actuellement en construction, permettra de garantir une production électrique en période d’étiage. En complément, des centrales hydroélectriques de plus petite envergure sont en projet. En particulier, deux centrales de 11 mégawatts chacune en Guinée forestière et en Haute Guinée font actuellement l’objet d’études de faisabilité fiancées par l’AFD et l’Union européenne. Cette stratégie volontariste devait permettre de fournir un accès à la quasi-totalité de la population guinéenne d’ici 2030», a indiqué le diplomate.
Le représentant résidant de la Banque mondiale a souligné que ce financement du PAAEG vient de matérialiser les promesses faites par son institution en novembre 2017 à Paris d’apporter des appuis techniques et financiers importants à la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (Pndes). «Cet accord complète les deux précédents qui ont été signés depuis les réunions du groupe consultatif en appui au secteur de l’énergie à savoir le financement additionnel de 25 millions USD pour le plan de redressement du secteur de l’énergie et celui de 75 millions USD en appui à la réalisation de l’interconnexion Guinée-Mali soit un total de 150 millions Usd (…) le présent projet vise à appuyer l’exécution du Programme national d’amélioration de l’accès à l’électricité à moindre coût 2016-2020 qui a un objectif de doubler le taux d’accès à l’électricité de 18.1% à 36% en 2020», a fait savoir Rachidi Radji.
Après avoir remercié la Banque mondiale et l’AFD pour la mobilisation des ressources, le ministre de l’Economie et des finances a rassuré que les fonds sont octroyés à des conditions financières concessionnelles. Ensuite, Mamadi Camara a indiqué que «les prêts seront investis pour renforcer les capacités du réseau de distribution, accroitre les capacités de transformation et de transport du réseau électrique et accroitre également le nombre de localités électrifiées via des mini-réseaux solaires et diésels», a-t-il souligné.