De l’eau, ça manque énormément à Conakry. Ce manque est dû, selon le ministre de l’Hydraulique à plusieurs facteurs, notamment les constructions anarchiques sur et autour des conduites de la société des eaux de Guinée (SEG).
Le lundi 1er mars, le ministre de l’Hydraulique, Papa Koly Kourouma s’est rendu sur à Fassia, dans la préfecture de Coyah où des constructions anarchiques sont faites sur les trois conduites de la SEG qui approvisionnent Conakry et ses environs en eau potable.
« Nous traversons actuellement une situation très difficile sans précédent en matière d’approvisionnement des populations en eau potable dans tous ses segments. Nous avons une faiblesse au niveau de la production, une faiblesse au niveau du traitement, une faiblesse au niveau des conduites de transport, une faiblesse au niveau du stockage et une faiblesse au niveau du réseau de distribution. Toutes ces faiblesses combinées nous amènent à ne pas produire plus de 100 000 M3 par jour pour un besoin d’environ 400 000 M3. Cela constitue un désastre », a reconnu le ministre de l’Hydraulique.
L’une des raisons du manque d’eau à Conakry, selon Papa Koly Kourouma, c’est l’obstruction des conduites d’eau le long du trajet : « Nous sommes en train de rechercher les causes profondes de cette situation. On vient de voir que la conduite principale, que ce soit la 1100, la 700 ou la conduite de 300, toutes les emprises sont bloquées par les constructions anarchiques. Ces conduites sont obstruées par les constructions anarchiques. Il y a des maisons qui sont entièrement sur la conduite alors que la norme voudrait qu’il y ait 30 m de part et d’autre de la conduite. Donc il n’y a pas de raison que ces conduites là ne présentent pas de faiblesse dans la mesure où ces conduites sont piquées à tout moment, accidentellement ou volontairement. Ce qui occasionne assez de pertes en chemin. Ce qui fait que 60% de la production n’arrive pas à destination. »
En plus des pertes d’eaux, c’est l’infiltration par des saletés qui inquiète le plus le ministre de l’Hydraulique : « Ce qui est encore plus grave, c’est quand on fait des conduites des dépotoirs d’ordures et même des lieux où on a trouvé des fausses sceptiques qui coulent sur ces tuyaux. Il suffit qu’il y ait une petite fissure pour que ces eaux-là s’infiltrent et infectent l’eau qui nous arrive à Conakry. »
Pour résoudre ces situations désastreuses, Papa Koly préconise la casse de toutes les maisons et baraques construites sur et aux alentours des conduites d’eau, réparer et/ou remplacer les conduites : « La première mesure qu’il va falloir prendre, c’est de dégager l’emprise de la conduite, commencer la réparation de ces conduites parce que tous les projets de réparation de ces conduites n’aboutissent pas parce que tout simplement, dès après la réparation il y a encore de nouvelles fissures, de nouvelles dégradations. Il y a même des conduites qu’il va falloir remplacer parce que la plus petite conduite, la 300, elle est posée depuis 1903. La Conduite de 700 est posée en 1964 et la conduite 1100 est la plus récente. »