Les cours sont fortement perturbés dans différents établissements scolaires de Conakry à cause de la grève des enseignants guinéens lancée par le Syndicat national de l’éducation.
Selon le constat fait au lycée moderne de Foulamadina, le mot d’ordre a été largement suivi, entraînant une paralysie. Le censeur Djegbe Camara évoque “l’absence totale des enseignants”. Il précise : “L’atmosphère qui règne actuellement, nous avons constaté ce matin, l’absence de la quasi-totalité des enseignants. Quant aux élèves, ils ont répondu massivement. Nous avons 44 professeurs, dont 5 femmes. Il y en a 15 programmés pour la journée d’aujourd’hui, seulement un seul a répondu présent.”
Tout en reconnaissant que “cette grève est une revendication du droit”, le censeur estime qu’“il faudrait qu’il y ait des compromis entre le gouvernement et les syndicats, parce que, le plus souvent, ce sont les enfants qui ramassent les pots cassés”.
Il ajoute que le proviseur a réuni ce matin les élèves des classes de terminale “pour les entretenir”, soulignant que “si la grève se poursuit, ce sont ces candidats-là qui perdent doublement”.
Abordant la situation des enseignants contractuels, Djegbe Camara note : “Certains ont fait le concours, ils sont partis et ont été affectés à Pita, Labé, ainsi de suite. Mais pour le moment, nous avons sept contractuels en service ici. Eux aussi sont touchés par le mot d’ordre de grève.”
Au lycée-collège de Sonfonia, le constat est similaire : une absence notable d’enseignants. Selon un responsable qui a requis l’anonymat, “ce matin, il y avait 13 professeurs programmés pour le lycée et 8 ont répondu présents. Au collège, 9 professeurs programmés et 4 ont répondu présents.”
L’un des rares enseignants rencontrés, en classe de 12e Sciences expérimentales, affirme pour sa part attendre la position du SLECG, dirigé par Aboubacar Soumah : “Moi je ne parle pas parce que je suis venu dispenser les cours. Les syndicats sont divisés suite au mot d’ordre de grève. Mon syndicat, qui est Aboubacar Soumah, n’est pas concerné par cette grève donc nous attendons son ordre.”
Au collège de Yattaya, les autorités éducatives ont refusé de tout commentaire. Les interviews avec les élèves et les enseignants ont été interdites, de même que la prise d’images.
Au moment où nous quittions les lieux, à 10 h 05, plusieurs élèves du lycée-collège de Sonfonia s’apprêtaient déjà à rentrer chez eux.
