Le comité de pilotage du procès du massacre du 28 septembre 2009 a tenu une réunion, ce mercredi 1er août, pour discuter du choix du lieu, du calendrier et du budget ainsi que de la condition sécuritaire dudit procès.
En plus de Conakry, explique le ministre d’Etat en charge de la Justice, d’autres localités ont ont été identifiées comme pouvant abriter le procès. «On a discuté si le procès va se tenir à Conakry où à l’intérieur du pays. On a eu plusieurs options et on va prendre le temps de réfléchir sur ça. En tout cas, ce n’est pas à la Cour d’appel sinon, il n’y aura pas de procès entre 4 et 6 mois que va durer le jugement du massacre du 28 septembre 2008 encore moins devant les tribunaux de Conakry. Donc, le comité va travailler sur ça et faire de proposition en septembre. Si c’est à l’intérieur, c’est dans quelle ville ? On a parlé de Siguiri, de Boké et de Forécariah. On a exclu Forécariah puisqu’il n’y a quasiment pas de tribunal».
Le ministre Me Cheick Sako a fait savoir que le Comité de pilotage s’est également penché sur la question de la sécurité du lieu choisi, mais également des différentes parties au procès c’est-à-dire: les magistrats, les greffiers, les victimes, les témoins et les accusés.
Le coût global du procès est estimé à 78 milliards Gnf. Le ministre a expliqué que ce montant prend en compte la prise en charge en terme de logements, de nourriture de 450 victimes pendant les 4 à 6 mois que va durer le procès. «Nous avons fait une demande dans le budget rectifié parce qu’on n’a pas obtenu dans le budget initial 2018. (…) Parmi nos partenaires, les américains ont été les plus affectifs qui ont débloqué 900 mille Usd et l’Union européenne a promis 450 mille euros. Nous attendons également que les Nations unies puissent mettre dans la poche pour nous aider».
Me Cheick Sako a souligné que « le rôle du Comité de pilotage est technique. Nous préparons matériellement et financièrement le procès du massacre du 28 septembre 2009. Il n’appartient pas au comité de parler de l’aspect juridique. On est là pour l’organisation d’un procès impartial et qui tient compte du standard international en matière de justice. (…) L’organisation de ce procès sensible doit absolument tenir compte du contexte national. On est un pays en crise, avec des difficultés et les gens souffrent. Donc la justice ne tombe pas du ciel. La Justice vient des guinéens et est au service des guinéens. Je dis souvent aux magistrats, il ne faut pas qu’ils oublient, quelque soit l’importance de ce procès, il faut qu’on tient compte du contexte national ainsi que des problèmes politiques et sociaux ».
Selon le bilan officiel, le massacre du 28 septembre 2009 perpétré au stade éponyme avait fait 157 morts et une centaine des femmes violées.