Face au refus du Cnrd d’ouvrir un cadre de dialogue politique inclusif avec l’ensemble des acteurs sociopolitiques, la Cedeao a reconduit les sanctions contre les autorités de la transition guinéenne. Cette décision a été une douche froide pour la junte dirigée par colonel Mamadi Doumbouya qui, avec ses homologues du Mali et du Burkina Faso, espérait obtenir une réintégration du pays au sein des instances de la Cedeao et de l’Union africaine.
Le maintien des sanctions contre la Guinée illustre la déception de l’institution sous-régionale par rapport à la conduite de la transition par les autorités de la transition guinéennes. L’organisation n’a pas apprécié le déroulement du dialogue et la mise en place du comité national permanent et suivi de la mise en œuvre des résolutions sans la participation des principaux acteurs sociaux et politiques.
Réconfortés par les sanctions de la Cedeao, l’Anad, le Fndc-politique, le Fndc et le Rpg arc-en-ciel et alliés regroupés autour des Forces vives de Guinée ont annoncé une manifestation, le 9 mars prochain, dans le Grand Conakry. Face aux pressions internes et externes, le gouvernement tente de ramener les protagonistes autour de la table. Contre toute attente, les FVG ont refusé de répondre à l’invitation du Premier ministre, Bernard Goumou.
Pendant ce temps, un autre acteur pas n’importe lequel vient de se mêler dans la danse. Il s’agit de l’ancien président qui, depuis la Turquie, appelle à chasser le Cnrd du pouvoir provoquant ainsi la panique au sommet de l’Etat. Décidément, Alpha Condé n’entend pas laisser tranquille colonel Mamadi Doumbouya qui l’a renversé, le 5 septembre 2021.
Le Cnrd parviendra-t-il à convaincre les réfractaires au dialogue à venir autour de la table pour redéfinir la conduite de la transition ? Rien n’est moins sûr si on en croit aux déclarations des uns et des autres. La reconstitution des Forces vives rappelle en mémoire la transition sous le Cndd dirigé par capitaine Dadis Camara qui s’était soldée par le massacre du 28 septembre 2009.