Alors que les négociations entre une commission gouvernementale et le SLECG se poursuivent au palais du peuple, le ministre de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation a avoué avoir reçu d’ordre strict de ne pas nouer le contact avec les syndicalistes qui ont appelé à la grève.
Au cours d’une interview qu’il a accordée à nos confrères d’AfricaGuinée, le ministre Ibrahima Kalil Konaté est revenu sur ses impressions depuis le début de cette crise, mais aussi de la stratégie que son département entend mettre en place pour combler le retard qu’il y a eu dans l’avancement des programmes scolaires.
Pour le ministre, il a été mis à l’écart et il lui a été demandé ainsi qu’à tous les autres membres du gouvernement de ne pas approcher les revendicateurs (Soumah et Compagnie ndlr): « la manière dont la situation était arrivée est-ce qu’on avait autorisé le ministère d’approcher ces revendicateurs ? » se demande-t-il.
Pour K2, s’il lui avait été permis de s’approcher du mouvement syndical gréviste, il aurait très tôt trouvé une solution à cette crise : « Si on m’avait donné l’opportunité de les rencontrer parce que c’est un milieu que je connais très bien, je connais bien les meneurs, Soumah dont il s’agit, on avait plus de 20 ans de carrière ensemble dans le mouvement syndical. Peut-être que j’aurais mis tout ce passé-là au profit pour trouver une solution. Mais des instructions ont été données à tous les membres du gouvernement de ne pas approcher ce mouvement. Sinon on aurait pu faire quelque chose. Quoique qu’on dise aujourd’hui, les gens disent qu’on a banalisé, pourtant un gouvernement il y a des instructions qu’on donne par rapport à une situation. Il faut les adopter. Je pense que j’ai été mis un peu à l’écart de ce mouvement. »
Sur le retard de l’avancement des programmes scolaires, le ministre de l’Éducation explique sa stratégie qui consiste à annuler les congés de Pâques, mais aussi à faire des cours de rattrapage pour les élèves : « avec mes inspecteurs, on a déjà analysé, nous sommes à la 23e semaine de l’année scolaire. Selon le calendrier, on devrait être à 82% d’exécution du programme s’il n’y avait pas eu les troubles qui nous ont fait perdre 11% dans l’exécution du programme au niveau du secondaire et 10% au niveau de l’élémentaire. A la reprise on peut rattraper rapidement ce retard là en annulant le congé de pâques, réaménager le programme avec des cours de rattrapage parce qu’au secondaire on est 76% de l’exécution du programme et à 66% dans l’élémentaire » a t-il expliqué.