Après les acteurs politiques, c’est autour des intellectuels d’exprimer leurs inquiétudes concernant la tenue des élections en fin d’année 2024 conformément au chronogramme de 24 mois.

C’est le cas de l’écrivain Tierno Monénembo qui a fait part de son scepticisme. « Je pense qu’en approchant de la fin de la transition, conformément à ce qui est écrit dans la convention signée par la CEDEAO et la Guinée, on aurait déjà vu les signes avant-coureurs. Il aurait déjà dû y avoir un recensement, toutes les instances liées aux élections auraient dû être mises en place. Si en janvier, rien n’est fait, comment peut-on organiser quoi que ce soit d’ici décembre ? Ce n’est pas possible ! Il n’y a même pas encore de cartes d’identité biométriques. Ce n’est pas vrai, il n’y aura pas d’élection, les gens se leurrent, il n’y en aura pas. En tout cas, pas avec le consentement de Mamadi Doumbouya», a-t-il martelé lors d’une conférence, ce mercredi 31 janvier 2024 à Conakry.

L’écrivain guinéen ajoute que le Général Mamadi Doumbouya «ne quittera pas le pouvoir sauf contrainte, par force. C’est évident qu’il veut rester au pouvoir. J’ai même l’impression qu’il va organiser une élection bidon en se présentant lui-même comme candidat. J’ai l’impression qu’il ne partira pas de lui-même. Il ne partira que si le peuple de Guinée se lève pour lui demander de partir. Il faut que ça soit très clair dans nos têtes dès aujourd’hui, il ne partira pas. Ce n’est pas vrai, s’il voulait partir, cela aurait été mis en place depuis le mois de septembre dernier, au moins».

Pour contraindre le président du CNRD à céder le pouvoir, l’auteur du Terroriste noir estime qu’il suffit que les forces politiques s’organisent. Et pour ce faire, «il est grand temps, à mon avis, que les dirigeants exilés rentrent au pays, qu’ils prennent les choses en main. Si on le fait correctement, on peut imposer la fin de la transition en décembre, c’est possible».