Malgré la multitude d’organisations de défense des droits de l’homme en Guinée, mais beaucoup d’entre elles éprouvent des difficultés à faire des rapports sur la situation des droits de l’homme en Guinée. Car, selon les spécialistes, leur intervention dans le monitoring des droits de l’homme, le monitoring des procès et des lieux de détention ainsi que des manifestations publiques, reste marginale.
Pour résoudre ces problèmes, le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a jugé utile de former plusieurs activistes des droits de l’homme afin qu’elles puissent faire mieux que de dénoncer de manière ponctuelle les situations qui se présentent.
Selon le HCDH, ces organisations ne disposent pas de mécanismes de suivi systématique des cas de violation des droits de l’homme pour mieux accompagner la procédure de traitement des dossiers par les instances compétentes et défendre aussi bien les droits des présumés auteurs que ceux des victimes. Par ailleurs, l’interaction des organisations de la société civile avec les mécanismes internationaux (organes de traité, EPU, procédures spéciales) reste faible alors que leur contribution constitue une source importante pour faire avancer la jouissance des droits des populations à travers le suivi des recommandations/observations desdits mécanismes.
A cela il faut ajouter le constat selon lequel les acteurs de la société civile œuvrant dans le domaine de promotion et de protection des droits de l’homme ne disposent pas d’une coordination qui pourrait renforcer leur collaboration dans le suivi des cas de violation des droits de l’homme et partant, le plaidoyer pour mieux engager l’Etat à tenir ses obligations.
Cette formation vise donc à donner plus d’impact au travail des acteurs de la société civile en renforçant leurs connaissances des normes internationales relatives aux droits de l’homme, leurs informations et stratégies, ainsi qu’en développant leurs capacités à s’engager concrètement avec le système de défenses des droits de l’homme des Nations Unies.
Dans son intervention, le Représentant du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, Dr Patrice Vahard, a expliqué combien de fois il était nécessaire de faire cette formation pour les acteurs de la société civile guinéenne : « Le choix de nos amis activistes est si diversifié tant géographiquement que de par leurs thématiques exhibe à suffisance l’universalisme des droits de l’homme ; aussi bien en ce qui concerne leur remise en cause par certains Etats et leaders d’opinion ; que l’intérêt que ces droits représentent pour des sociétés et individus indépendamment de leur localisation. Face à la montée du repli sur soi ; de l’égoïsme et de la perte des valeurs partagées, la défense des droits de l’homme exige une mobilisation beaucoup plus forte que ne l’exigeait la rédaction de la DUDH il y a 70 ans. C’est en fait ce à quoi nous ramène le prix 2018 des droits de l’homme. »