En réaction à la suspension de leurs collègues pour faits de grève, les greffiers de Guinée ont promis de saisir la Cour suprême pour demander l’annulation de cet arrêté du ministre d’Etat en charge de la justice.
En grève depuis le 8 juin pour exiger l’application de leur Statut particulier, les greffiers ont tenu une réunion ce jeudi au Tribunal de Mafanco pour faire la situation. «Les raisons de notre grève c’est que le président de la République a pris un décret portant Statut particulier des greffiers depuis le 3 août 2016. Il était question que le ministère de la Justice prenne attache avec celui de la Fonction publique et celui des Finances pour mettre en exécution ce décret. Jusqu’à date, le ministre de la Justice ne s’est pas bougé», explique Mamadou Dian Baldé.
Si la grève a été déclenchée le 8 juin, ajoute le greffier, c’est après l’échec des négociations avec le ministre de la Justice , Me Cheick Sako. «Le 7 juin, on était en réunion avec le cabinet y compris même le ministre qui nous a invité à suspendre le mot d’ordre de grève. Nous avons dit qu’il fallait de garantie pour qu’on puisse suspendre en lui rappelant qu’il n’a pas respecté le paiement à deux reprises. Nous lui avons demandé de signer un protocole d’accord avec des échéances indiquées, le ministre a refusé le protocole. Donc, comme nous n’avons pas de garantie, on s’est dit qu’il faut maintenir la grève».
Dans un arrêté, le ministre de la Justice a suspendu les membres du comité d’organisation de la grève. Entre autres, Mamadou Dian Baldé, Arafan Diané, Jean Bongono, Tamba Ouendouno et Kaba 1 Traoré. Les grévistes promettent d’introduire un recours en annulation de la suspension auprès de la Cour suprême. «” Nous avons constitué les avocats qui vont essayer de relever les irrégularités devant la juridiction compétente ( la cour suprême ). Nous avons décidé d’abord que le mot d’ordre de grève reste maintenu sur toute l’étendue du territoire. Nous sommes entrain de nous battre pour que les décisions prises hier soient annulées devant les juridictions compétentes, et disons que nous tenons vraiment à nos différentes revendications” a déclaré le porte parole de circonstance Arafan Diané. Le greffier Mamadou Dian Baldé invite ses confrères de «ne pas céder à l’intimidation».
«Le ministre se laisse induire en erreur. Nous sommes mobilisés et restons ferme. On paralyse les juridictions et si ça continue comme cela, on demandera le départ de Cheick Sakho».