Quelques semaines après l’augmentation des 40% sur les revenus des enseignants du service public, Ibrahima Kalil Konaté “K2”, le ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, s’est exprimé ce lundi sur la qualité de formation des enseignants. Il estime que c’est déplorable que ces enseignants réclament 8 millions comme salaire de base alors qu’ils sont, pour la plupart, mal formés, dit-il. Il promet de prendre des mesures pour réglementer le secteur éducatif guinéen.
En attendant les négociations dans les prochains mois autour du salaire de base des enseignants, le ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation s’est fait entendre sur le niveau de certains enseignants qu’il juge déplorable. Ibrahima Kalil Konate estime qu’il est bon de réclamer une somme colossale pour son travail mais il est aussi bon d’être bien formé pour restituer le savoir: “Vous les enseignants qui réclamez 8 millions de francs guinéens aujourd’hui, si vous nous faites entrer dans une salle de classe, vous faites une dictée, vous allez avoir une envie de vomir, je vous assure. Nous avons organisé des concours, nous avons donné des épreuves de 6ème année, ce sont 5000 qui ont été déclarés admis. Le syndicat a fait une pression sur le gouvernement à l’époque pour engager plus d’enseignants et les journalistes, vous les avez accompagnés dans ça.“
Le ministre de l’Education nationale fustige le manque de pédagogie des enseignants. Il soutient que même ceux qui ne sont pas formés pour enseigner le font: “90% des enseignants guinéens ne sont pas pédagogues. On dit que la pédagogie est l’âme de l’enseignement mais pas ici. Aujourd’hui tout le monde s’est retrouvé dedans. Comment voulez-vous que quelqu’un qui est formé en relations internationales devienne enseignant alors qu’il y a des gens qui sont formés pour cela. L’ISSEG est là, il y a combien de sortants de cette école alors que ce sont ces gens qui ont accepté d’être formés pour enseigner? On laisse ceux-ci pour ouvrir l’éventail pour tout le monde et aujourd’hui on a du mal à les gérer.“
Ibrahima Kalil laisse entendre que l’Etat prendra toutes les dispositions nécessaires pour réglementer le secteur éducatif guinéen. La diversification des options du lycée en plus des 3 déjà existantes est un autre défi du ministère, a annoncé K2.